StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

Ouvrez les valves ! Brahim, responsable des 6 bureaux de vote du consulat n’en revient toujours pas. « Ce matin dès 7 heures, il y avait déjà la queue alors que le bureau devait ouvrir à 8 heures ! » Avec seulement 55% des Tunisiens inscrits sur les listes électorales – 37% chez les Tunisiens de France – à la fin de la première phase d’inscription le 14 aout, la Révolution de Jasmin avait pourtant un peu la gueule bois comme l’expliquait RFI ici
Mais l’Irie – l’Intendance Régionale Indépendante pour les Élections – a sorti les gros moyens pour que les Tunisiens de France votent. La clé du succès selon Brahim:
« Le 11 octobre on a inscrit automatiquement tous les Tunisiens qui étaient dans les bases de données du consulat. Et puis mardi on a décidé d’ouvrir le vote à tous les Tunisiens qui ont une carte d’identité ou un passeport ».
A voté
Quand je suis arrivé ce matin et que j’ai vu tout ce monde, j’ai pleuré !
A voté Devant l’entrée du consulat deux bénévoles derrière deux notebook vérifient les cartes d’identité des électeurs en entrant leur numéro. « On leur dit dans quel bureau ils doivent voter et si c’est trop loin on peut s’arranger pour qu’ils le fassent ici ».
A l’intérieur du consulat les votants font la queue 5 par 5 devant les 6 bureaux de vote. Plusieurs pancartes leur expliquent comment voter à l’aide de dessins.
Sur le bulletin – une feuille au format A2 – les logos des 48 listes pour la circonscription France 1 et des cases à cocher. En échange de leur vote, les électeurs trempent leur doigt dans une encre bleue qui leur collera à la peau pendant 3 jours. Un peu comme au bled.
Huissier Fekria Hentati fait un scandale devant le bâtiment:
« Ça fait un mois que je me suis préparée. Hier encore je recevais un mail de l’Isie pour me le confirmer. Il y a plein de petits Ben Ali qui se mettent en place ! »
Sa liste « L’Espoir » – la numéro 11 parmi les 48 – est introuvable sur le bulletin de vote alors que la candidate assure ne pas avoir été informée de son invalidation. « J’ai perdu 1.500 euros ! ».
“Alors moi je suis où ?”
Il y a plein de petits Ben Ali qui se mettent en place !
Kamel Ben Taarit fait le pied de grue devant le consulat avec ses affiches. « On m’empêche de les coller ! ». Il a appelé un huissier pour venir « constater »
Brahim Razgallah tente tant bien que mal de garder son calme. « Je vous ai envoyé un mail monsieur pour que vous veniez coller vos affiches et vous n’êtes jamais venu ! ». Du bout des lèvres, le responsable du centre de vote reconnaît que 48 listes c’est trop et que les candidats manquent de professionnalisme. « Mais c’est normal, c’est nouveau pour nous ! Ce qu’il faut voir ce sont tous ceux gens qui faim de démocratie ! »
A 18h ils sont toujours aussi nombreux. Un jeune homme chargé de l’organisation se précipite sur Brahim: « Mais comment on va faire si après 19h il y a toujours la queue ? »
Kamel et Fekria, candidats d’un jour