1. Les faits:
Mardi, jour de la 3ème manifestation contre la réforme des retraites, StreetPress s’est rendu à l’Assemblée Nationale avant la séance parlementaire pour connaître l’avis des députés sur un aspect oublié du projet de loi: les dispositions prévues pour les métiers éprouvants psychologiquement.
font color=“red”>2. Le background:
2009 année du stress au travail: les suicides à France Telecom ont squatté les unes du JT du 20h. Pourtant, l’état psychologique des salariés n’apparaît à aucun moment dans la proposition de loi sur les retraites. La notion de pénibilité du travail se limite à l’incapacité physique égale ou supérieure à 20%. Pour ses bénéficiaires, l’âge de la retraite ne sera pas augmenté. Il restera fixé à 60 ans. Leur retraite sera également attribuée à taux plein – même s’ils n’ont pas validé tous leurs trimestres – et ils ne subiront aucune décote.
Le gouvernement – dans un amendement déposé le 8 septembre – ouvre aussi un dispositif de compensation de la pénibilité aux salariés atteints d’une incapacité comprise entre 10 et 20%. Une commission pluridisciplinaire territoriale est chargée d’attester cette exposition ainsi que le lien entre celle-ci et l’incapacité. L’état psychologique reste lui complétement absent des débats.
3. La question de StreePress aux députés:
Quelle importance donner à la pénibilité psychologique d’un travail dans la réforme des retraites ?
font color=“red”>4. La réponse des députés:
Le facteur psychologique paraît secondaire pour le député Jacques Valax (PS – Tarn): « On ne peut pas considérer qu’il constitue aujourd’hui ce que j’appelle un facteur de pénibilité. » Le député Thierry Mariani ( UMP – Vaucluse ) n’a pas l’impression que « télé-prospecteur soit un métier que l’on ne puisse plus exercer à 65 ans. »
Intervenir sur la pénibilité psychologique des travailleurs n’est pas une tache de l’État: « Ça se discute avec l’entreprise et le service de contrôle de la médecine du travail » affirme Didier Julia (UMP – Seine et Marne). « C’est avec eux que va se discuter la question de la pénibilité » ajoute-t-il.
Pour Jean-Marie Le Guen (PS – Paris) « l’évolution de la démographie fait que nous serons amenés à travailler plus longtemps dans des conditions de santé largement insuffisantes au regard des conditions de travail qui sont aujourd’hui développées dans la plupart des entreprises françaises. » Il précise que « le Bureau International du Travail reconnait entre autres les pénibilités comme le travail de nuit, porter des charges, être exposé à des environnements physiques ou chimiques qui soient dangereux pour la santé »
Certains députés de la majorité évoquent cet oubli du gouvernement dans la réforme, comme François Goulard (UMP – Morbihan): « En matière de pénibilité, il faut absolument qu’il y ait une voix contractuelle: l’incapacité de type médicale n’est certainement pas une définition satisfaisante”. Car, qu’on se le dise, d’après la réforme la pénibilité = invalidité.
« Je suis chirgurgien, c’est certainement un métier bien plus pénible que beaucoup d’autres !» Bernard Debré en mode Docteur Carter
« La pénibilité des députés elle est très grande. A un moment il faut arrêter ! » Jacques Myard, avec tact
« La pénibilité psychologique c’est la belle-mère ! » Didier Julia en mode manager chez France Telecom
« Dans 40 ans le problème sera de savoir si on part à la retraite à 70 ou 72 ans. Et là on est en train de chipoter pour 62 ! » Bernard Debré, visionnaire
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Source: Jacques Torrance et Maud Mazaniello | StreetPress
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