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NKM qui prenait la parole devant les dirigeants des grandes entreprises de médias réunis au Forum d’Avignon a ainsi défendu un « partage équilibré de la valeur entre les acteurs » de l’Internet, s’inquiétant que « les petits d’hier, qui sont les gros d’aujourd’hui, se mettent à abuser de leur position dominante »:
La neutralité du web menacée par les FAI, Apple et Google
En clair, la neutralité du web pourrait être menacée sur plusieurs fronts : « Il y a plein de façons de le faire, dont certaines qui paraissent indolores au début mais évidemment qui sont d’autant plus inquiétantes. Par exemple si un Fournisseur d’accès à internet (FAI) se met à pratiquer de l’intégration verticale et à choisir ce que vous vous allez regardez, ce à quoi vous allez accéder… Si votre FAI se met à devenir votre trieur de contenus ? Qu’est-ce qu’il se passe si un producteur d’équipements se met à fermer complètement ses outils et crée un univers extrêmement sympathique mais dans lequel vous ne choisissez plus rien ? Qu’est-ce qu’il se passe si un moteur de recherche se met à orienter de manière de plus en plus opaque ce que vous allez trouver sur Internet ? »
Conclusion de NKM : « La mise à mal de la neutralité du net, c’est la garantie qu’on ne trouvera pas ces équilibres-là et que des pans entiers de la création auront du mal, à l’avenir, plus encore, à se financer ».
Les tuyaux feront-ils payer les contenus ?
En France comme aux Etats-Unis, les fournisseurs d’accès à Internet (les « tuyaux ») ont déjà commencé à faire payer certains éditeurs de contenus pour que l’accès à leurs sites ou leurs vidéos soit plus rapide que pour leurs concurrents.
L’argument est simple : Certains sites comme Facebook ou les sites de partage vidéo comme Youtube monopoliseraient les tuyaux des opérateurs : « On ne peut pas mettre des capacités plus importantes à disposition de grands groupes américains sans qu’ils participent à quoi que ce soit », a ainsi expliqué le directeur général de Free.
Ainsi en France dès 2006, Free puis plusieurs autres fournisseurs d’accès à Internet ont par exemple demandé à Dailymotion de payer pour officiellement lui assurer une qualité de service (et officieusement ne pas brider la connexion de ses utilisateur sur ses vidéos).
Aux Etats-Unis, Google réfléchit avec le fournisseur d’accès à Internet Verizon, à ce que celui-ci favorise l’accès à certains sites qui paieraient (par exemple Youtube et ses vidéos) par rapport aux autres, pour lesquels la connexion serait plus lente.
Source: A Avignon, Johan Weisz | StreetPress