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*- Francis Lettelier : Olivier Jay ce qui a marqué les défilés cette année, c’est John Galliano et ses propos racistes. Après l’affaire Guerlain, ça fait beaucoup dans le milieu de la mode et du luxe, pourquoi dans ce milieu il se passe des choses comme ça ?
- Olivier Jay : …antisémite, pas raciste hein, antisémite, donc c’est encore plus grave…
- Francis Lettelier : Oui, oui…
- Olivier Jay : Bon l’affaire Guerlain, c’est les péripéties de la vieille bourgeoisie française, c’est pas très reluisant… Galliano c’est la déchéance d’un homme quoi, c’est à la fois une descente aux enfers de quelqu’un qui a rénové la marque Dior et qui avait un talent exceptionnel et un talent déjanté et là il est d’une certaine manière allé au bout de son côté déjanté c’est… c’est un peu triste oui…
- Francis Lettelier : Oui, oui… antisémite ou raciste, ça se ressemble malheureusement…
- Olivier Jay : Oui… oui… mais enfin c’est… beaucoup plus grave d’une certaine manière.
Être antisémite est plus grave qu'être raciste
envoyé par Nzwamba. – L'actualité du moment en vidéo.
Et les Cambodgiens merde ! L’antisémitisme est pire que le racisme… On aura tout entendu hein ? Voila une personnalité qui croit défendre la morale mais qui l’enfonce, la foule à ses pieds et lui marche dessus. Donc dire sale nègre ou traiter un arabe de crouille est moins grave qu’insulter un juif de youpin. Mais alors, c’est très intéressant cette échelle de valeur, continuons gaiement, filons cette pensée lumineuse et allons jusqu’au bout : Number One, les feujs, ok, mais juste après ? Car pourquoi n’y aurait-il pas des sous catégories dans le racisme et la douleur ? Voyons-voir, est-ce que les indiens d’Amérique viennent juste après les juifs, ou devant les Cambdogiens ? Choix difficile car les Tutsis en ont bavé aussi un chouilla plus que les Arméniens.
Quand j’entends ce genre d’ânerie, je ressors systématiquement la phrase qui clôt les Mots de Jean-Paul Sartre, elle ne tire qu’une fois, mais elle est imparable « Si je range l’impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ». Je suis n’importe qui, vous êtes n’importe qui Monsieur Jay et désormais encore plus qu’un autre. Enfin, il faut peut-être ajouter une précision : le juif ne supporte pas qu’on sorte les cadavres de ses ancêtres pour les comparer à ceux des autres, le juif que je suis n’en peut plus d’être le mètre-étalon de la douleur, celui auquel on compare tous les drames : Monsieur Jay, le juif, il vous emmerde .