En ce moment

    03/04/2013

    Parce que dans sa famille, Louis Nguyen s'appelle en fait Dac-Minh

    3 enfants d'immigrés racontent l'histoire de leurs deux prénoms

    Par Robin D'Angelo

    Pour leurs amis ou professeurs, ils s'appellent Louis, Agnès ou Raymond. Mais à la maison, ils redeviennent Dac-Minh, Rim ou Nima. Rarement « schizophrènes » mais parfois « un peu perdus », ils dissèquent leur double identité.


    Cliquez sur les photos pour découvrir nos trois portraits.

    Une vie compartimentée. Si Louis Dac-Minh, Agnès Rim et Raymond Nima ont quelque chose en commun, c’est bien cette sensation de parfois mener « une double vie ». Quand certains ne mélangent pas les torchons et les serviettes, en séparant leur vie professionnelle de leur vie amicale ou familiale, pour eux la situation est radicale : la coupure se fait dans l’essence même de leur identité, leur prénom.

    Caméléons

    « Ma mère ne m’a jamais appelé “Louis” et mes amis ignorent que je m’appelle “Dac-Minh” », résume Louis Dac-Minh Nguyen, français d’origine vietnamienne qui étudie à Sciences-Po. En Tunisie, la petite demi-sœur de « Rim » ne sait pas qu’elle s’appelle « Agnès » à Paris tandis qu’il n’y a pas de traces de « Nima », le prénom usuel de « Raymond » Kargar, dans les papiers officiels de l’administration française.

    Mais si cette situation a pu les faire souffrir à l’adolescence– « à un moment je n’osais pas dire que j’avais aussi un prénom vietnamien » se souvient Louis Dac-Minh – ils la voient aujourd’hui comme un avantage, quand elle ne les indiffère pas. « Agnès », qui s’est parfaitement «intégrée» grâce à ce prénom, peut se transformer en « Rim » si un jour elle veut bosser dans un pays arabe. Louis Dac-Minh fait dans la métaphore : ils sont des « caméléons » qui peuvent s’adapter à toutes les situations.

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER