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    30/03/2015

    Le vigile de Bobigny avait été agressé par un ancien de la Ligue de défense juive

    Comment est mort Saïd Bourarach

    Par Julien Mucchielli , Marty

    Le 30 mars 2010 vers 19h20 Saïd Bourarach meurt noyé. Quelques minutes plus tôt il a eu une première altercation avec Dan Lampel, un ex de la LDJ. Mais que s’est-il passé entre les deux ? 8 jours de procès au tribunal de Bobigny pour tenter de comprendre.

    Michaël Lampel traverse le palais de justice de Bobigny, une dernière fois, un sac en toile en guise de baluchon qu’il emmènera en prison. Dan Sellam le rejoint. Les deux prennent place au premier rang de la cour d’assises, sur le banc des accusés. C’est l’heure des dernières déclarations avant que la cour ne se retire pour délibérer. L’ambiance est tendue. Tout le monde attend le troisième et principal accusé. Ses avocats s’engouffrent dans une pièce, bientôt suivis par les trois juges et six jurés. L’audience est reprise, la présidente Xavière Simeoni prononce ces simples mots :

    « Nous constatons que la place de Dan Lampel est vide. »

    Un vent de colère parcours la salle. Le petit frère de Michaël n’est pas venu, comme leur cousin Lucien Dadoun dit « Lulu », qui a fui avant le procès. Après 8 jours de procès, tous ont finalement été reconnus coupables de violences volontaires ayant entrainé la mort de Saïd Bourarach sans intention de la donner, avec les circonstances aggravantes que les faits ont été commis en réunion, avec l’usage d’une arme. Dan Lampel : 9 ans. Lucien Dadoun : 6 ans. Michaël Lampel : 5 ans. Dan Sellam : 4 ans. Un mandat d’arrêt a été délivré à l’encontre des deux fuyards.

    Poussé par la peur

    La justice a tenté de redonner un semblant de sérénité à une affaire qui, depuis cinq ans, a exalté toutes les passions. L’incompréhension et la douleur quand le 31 mars 2010, vers 14h, la brigade fluviale repêche à Bobigny, dans le canal de l’Ourcq, le corps de Saïd Bourarach. Comment est-il tombé à l’eau ? Il a été agressé la veille au soir par quatre jeunes voyous, sur le parking du magasin de bricolage Batkor dont il assurait la sécurité. Quatre jeunes juifs qui l’ont ensuite poursuivi le long du canal attenant. Il se murmure que deux des suspects appartiennent à la Ligue de défense juive (LDJ). La piste du crime raciste s’impose dans les esprits. La douleur se mue en colère vindicative.

    Les suspects nient toute implication dans les activités de ce groupe. Mais plusieurs membres de l’organisation, dont Maxime, habitué des actions coups de poing de la LDJ, ont bien confirmé à StreetPress que « deux des agresseurs de Saïd Bourarach [parmi lesquels Dan Lampel] étaient membres de la Ligue ». Au quotidien, la nébuleuse LDJ était organisée en bandes, parmi lesquelles celle des Buttes-Chaumont, qui réunissait des jeunes du 19e arrondissement ou des villes de banlieue proches, comme Pantin, la ville des Lampel.

    Mais rapidement, l’enquête sur la mort du vigile prend une toute autre tournure. Le mobile raciste n’est pas retenu, aucun témoignage ne venant le corroborer. C’est un scénario de violences gratuites qui prend forme : une altercation qui dégénère. Le qualificatif de meurtre est également écarté : un témoin affirme que Saïd Bourarach a sauté de lui-même, et c’est ce que prétendent les accusés. Rien ne prouve qu’il ait été jeté à l’eau ou même poussé. Simple accident ? Le juge d’instruction considérera que la « pression psychologique » sur le vigile l’a conduit a ne pouvoir envisager d’autre option que le plongeon. Acculé, sans issue, Saïd Bourarach a été psychologiquement poussé par ses assaillants. Il en est mort.

    « Dieudonné et Soral nous comparent au gang des barbares »

    Dès le premier des huit jours d’audience, la salle des pas perdus du tribunal de grande instance de Bobigny résonne des conversations à propos du « crime raciste », une thèse encore alimentée par maints articles et vidéos sur des sites de la « dieudosphère ». De nombreux sympathisants viennent chaque jour au procès. La veuve est d’ailleurs représentée par Maître François Danglehant, l’avocat de Dieudo. C’est Nouari Khiari, un ancien activiste islamiste, également un temps proche du FN, qui aurait fait la connexion. Dieudonné fera même une incursion dans la salle, au troisième jour du procès. Pendant une heure il scrute le banc des accusés, « de ses yeux plein de haine », dira Me Caroline Toby, l’avocate de Michaël Lampel. Alors qu’il est interrogé par la cour, Dan Lampel s’en inquiète :

    « Je vois des vidéos de Dieudonné, de Soral, qui nous comparent au gang des barbares, qui disent qu’on est des tueurs racistes. Il faut dire que tout cela est faux. »

    La présidente Simeoni, habituée à présider des audiences délicates – comme le procès sur la tentative d’assassinat de l’ex avocat Karim Achoui – impose alors son autorité, dessine nettement le cadre dans lequel elle entend mener les débats :

    « Concentrez-vous sur ce qui se passe ici plutôt qu’aller vous polluer l’esprit avec des vidéos. »

    Les deux Dan, Michaël et Lulu

    La personnalité de Dan Lampel intéresse grandement la cour. Juif ashkénaze de Pantin, il a trois grands frères. Lui est un peu perçu comme le « vilain petit canard », plus intéressé par les motos et les filles que par l’école. Un caractère instable que la mort de son père, alors qu’il a dix ans, n’a pas arrangé. « Nerveux, impulsif, parfois décrit comme violent, explique l’avocat général. » Colérique et belliqueux, il a été condamné quelques mois après ses neuf mois de détention provisoire dans l’affaire Bourarach pour des violences contre un gardien du parc de Buttes-Chaumont, qu’il aurait insulté de « sale noir ».

    Michaël Lampel, 25 ans à l’époque des faits et 30 ans aujourd’hui, est décrit comme calme et raisonné. Chef de famille avant l’âge à la mort du père, il abandonne ses études pour nourrir sa famille, monte une entreprise en 2003 dans laquelle il emploie son petit frère Dan.

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    Dan, Michael et Dan sont sur le banc des accusés / Crédits : Marty

    Dan Sellam, 23 ans, est un grand brun à la coiffure stylisée. Il apparaît dans l’enquête comme immature, détaché de tout cela. Il ne se sent absolument pas impliqué dans cette histoire. Lorsqu’il est interrogé par la présidente, il se balance de gauche à droite, les mains croisées dans le dos. Après qu’il eut résumé très succinctement son rôle dans l’affaire, la présidente lui demande : « Au final, vous pensez quoi de cette affaire ? ». Réponse :

    « Franchement, c’est ridicule. Tout ça pour un pot de peinture, pour repeindre une chambre. Et tous ces mensonges comme quoi c’était un acte racial. »

    Reste Lucien Dadoun, aka « Lulu », le cousin des Lampel. En 2010, il a 25 ans et vend des matraques électriques sur Internet. Cinq ans plus tard, « Lulu » a confié les rennes de sa société à un nouveau gérant, s’est marié et a refait sa vie… probablement en Israël. Le jeune homme brun était jugé par défaut, un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

    « Je veux enfin avoir la vérité »

    C’est au deuxième jour d’audience que Nathalie Potignon, la compagne de la victime s’avance à la barre. Son visage blême témoigne d’une extrême fatigue. Elle a eu un cancer fin 2010, puis a fait un AVC. Elle se lève avec peine du banc de la partie civile, à gauche de la salle, et avance à tout petits pas. « Qu’attendez-vous de ce procès madame ? » lui demande la présidente.

    « Je veux enfin avoir la vérité, pour que mon fils ne grandisse pas dans la haine. Je suis fatiguée, j’ai l’impression qu’il y a des zones d’ombres, que les accusés ne disent pas la vérité. Je perds ma santé, je suis encore en prison. Pourquoi les accusés sont-ils en liberté alors qu’ils ont ôté la vie ? Je vous le dis sincèrement, aujourd’hui, j’ai peur qu’ils s’enfuient, comme Lucien Dadoun. »

    La première altercation, selon Dan Lampel

    Tout au long de la semaine, les témoins défilent à la barre. Collègues vendeurs, caissière, vigiles, clients du magasin viennent livrer leur version des faits. Il s’agit de reconstituer le puzzle des événements qui ont entraîné la mort de Saïd Bourarach.

    Le troisième jour au matin Dan Lampel, mâchoire carrée, corps sec cintré dans une chemise noir, monte à la barre pour raconter sa version. Il est 19h ce mardi 30 mars 2010. Pessah, la Pâques juive, débute dans moins d’une heure. Les frères Lampel sont réunis dans leur pavillon de Pantin avec leurs amis. « Une journée de fête, on jouait aux échecs, au billard », dira un témoin. Dan Lampel et sa copine décident d’aller acheter un pot de peinture et un pinceau au magasin Batkor, où ils se rendent en voiture. Il est 19h05, Dan gare sa Clio bleue sur le parking et se dirige seul vers l’entrée du magasin.

    « Le vigile me barre l’entrée et me dit que le magasin est fermé. Mais moi je vois d’autres personnes entrer, alors j’essaie de négocier, je lui dis que j’en ai pour deux, trois minutes, le temps d’acheter un pot de peinture et un pinceau. Là, le vigile me dit “j’ai pas deux, trois minutes pour ta race”, en fixant l’étoile de David que je portais autour du cou, et il ajoute : “j’aime pas ta race” »

    Sa diction est précipitée, sa voix porte mal :

    « Je ne dis rien, je me retourne et là, je sens une main sur mon épaule. Le vigile me dit : “qu’est-ce que t’as, t’as un problème ?” Je le repousse un peu, il me pointe la bombe lacrymogène en direction du visage en me disant “casse-toi”. Je me retourne, commence à courir mais il me poursuit et me met des coups de pied dans le bas du dos et dans les fesses. »

    L’avocat général revient sur un détail évoqué par Dan au juge d’instruction : « Avez-vous été gazé à ce moment là ? »

    « Oui, il m’a gazé, c’est pour ça que j’ai enlevé mon t-shirt qui était imprégné de lacrymo, car cela me brûlait les yeux, m’empêchait de respirer. »

    Une version différente est servie par Paul, le collègue agent de sécurité de Saïd. Lui finit sa ronde à ce moment là et voit la dispute entre les deux hommes et les sépare. Mais « le jeune homme revient à la charge », ce qui conduit Saïd à brandir la bombe de gaz lacrymogène. Mais Paul est formel : il n’en a pas fait usage.

    Interrogé par la présidente, Dan Lampel hoche la tête, « c’est faux, c’est faux », mais Mouloud, un vendeur du magasin a également assisté à la scène. Il confirme les dires de son collègue, ajoutant qu’il a vu un jeune « homme excité, voire enragé ». Devant l’évidence, Dan Lampel se défend : « je ne me souviens plus, j’aimerais bien mais ça fait trop longtemps. »

    « J’ai pas deux minutes pour ta race »

    L’existence et le sens du « j’aime pas ta race » que Dan Lampel prête à Saïd Bourarach, sont âprement débattus. Un frisson d’indignation a comme parcouru la salle. À la fin de la journée la nièce du vigile, grande et mince jeune femme brune, surgit du fond de la salle et s’avance prestement à la barre. Elle lit de sa voix claire et puissante une « déclaration commune », rédigée avec son père, le frère de Saïd Bourarach. Pour eux, le vigile n’a pas pu tenir de tels propos :

    « Il ne maîtrisait pas assez la langue française pour dire tout cela, et s’il l’avait insulté sous le coup de l’énervement, il l’aurait fait en arabe. Ensuite, c’est à l’extrême opposé de nos valeurs. Enfin, puisqu’il s’agissait d’un cadre professionnel, quelqu’un d’aussi consciencieux que mon oncle n’aurait jamais agit ainsi. »

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    L'avocat de Dan Lampel s'exprime devant la cour / Crédits : Marty

    Me Paul Le Fèvre, qui défend Dan Lampel, tente aussitôt de déminer le terrain, tout en tentant de concilier la version de son client et l’honneur des familles. Il s’approche de la cour et des jurés, prend le ton le plus pédagogue qu’il soit :

    « L’insulte “ta race” n’a pas forcément une connotation raciste. Elle est fréquemment utilisée, dans le langage qui est celui des banlieues, des cités, par exemple, que la cour me pardonne, quand on dit “nique ta race”. Malheureusement, mon client ne savait pas cela et l’a pris pour une remarque antisémite. Mais en aucun cas nous ne prêtons à Saïd Bourarach un quelconque antisémitisme. »

    Rappelé à la barre, Dan opine : « Oui, voilà. »

    Dan Lampel appelle des renforts

    Dan Lampel rejoint sa copine dans la voiture, lui demande son téléphone et appelle son cousin Lulu. « Je voulais joindre mon grand frère Michaël mais il n’a pas de portable, et je savais qu’ils étaient ensemble ». Puis il lance au vigile : « là je les appelle, on va te niquer ta mère, on va te tuer, on habite la cité à côté. » Il ôte son t-shirt, met ses longs cheveux blonds en chignon et s’empare de la manivelle du cric rangé dans le coffre de la voiture.

    Michaël Lampel, 30 ans aujourd’hui, dépose à la barre. Chemise blanche, corps longiligne, grands yeux bleus tristes surplombés d’une tignasse noire, il raconte la suite des évènements d’un ton calme, de manière claire et cohérente :

    « Lucien vient dans ma chambre, me dit que mon frère vient de l’appeler, qu’il s’est fait agresser par un antisémite. Nous prenons la voiture de Dan Sellam qui conduit et nous rendons au magasin Batkor. »

    En deux minutes, les voici sur place. Michaël se rend rapidement compte que la situation n’est pas celle décrite par son frère, qu’il « s’est fait manipuler. Mais je me sens obligé d’aller aider mon frère. » Les quatre hommes s’approchent de Saïd Bourarach . « J’ai voulu aller voir le vigile, parlementer, mais tout de suite il nous a repoussés. Il m’a dit « “dégage sale race”, avant même que je puisse parler », déclare Michaël.

    Ca part à nouveau en vrille

    Les deux frères et Dan Sellam nient avoir frappé le vigile dans la bagarre, sauf un coup de poing reconnu par Dan Lampel. « Il nous a gazés, je ne savais plus ce qu’il se passait. » Les autres employés du magasin sont à quelques mètres et courent se réfugier dans le bâtiment, laissant Saïd Bourarach seul avec ses agresseurs. Saïd Bourarach va en faire de même mais voit sa chienne menacée « par une grosse pierre », dira un témoin. C’est Michaël qui est identifié comme le porteur de la pierre, ce qu’il reconnaît. « Mais je n’ai pas réussi à la soulever très haut et je l’ai reposée tout de suite. Je n’ai pas voulu viser le chien ».

    Mais Saïd Bouarach croit le contraire et décide finalement de ne pas se mettre à l’abri avec ses collègues. Il reste dehors pour protéger sa chienne. Tout le monde est sonné par le gaz. Dan Lampel est à terre.

    « Un corps qui porte les stigmates des coups portés »

    (img) L’avocat général lors du réquisitoire img20150328_20422631.jpg
    Aucun témoin n’a distingué les coups portés sur le vigile, mais tous confirment qu’il y avait beaucoup de gaz ce qui empêche de distinguer le détail de l’action. Et le cadavre de Saïd Bourarach en dit beaucoup.

    Le médecin légiste décrit 6 ecchymoses, deux abrasions, trois hématomes. Dans le dos, sur les bras, sur le torse, au visage. Dans son réquisitoire, l’avocat général est sans équivoque :

    « La scène de crime, c’est le corps de Saïd Bourarach. Un corps qui porte les stigmates des coups portés. Ce n’est pas parce que personne n’a vu les coups qu’ils n’ont pas été portés. »

    « Les autres le suivent, lui jettent des pierres »

    Pris de panique, Saïd Bourarach prend la fuite. Il passe par la gauche du magasin, dévale une courte pente, franchit un muret et détale sur la berge du canal. Ses agresseurs se sont repris et le prennent en chasse, Michaël Lampel en tête, Dan Lampel légèrement en retrait. Tous disparaissent du champ de vision des employés du magasin.

    Mais un agent SNCF qui travaillait au « technicentre » de l’autre côté du canal, a vu la scène à environ 60 mètres de distance. C’est le cinquième jour du procès, il est un des derniers témoins à s’exprimer. Le dernier à avoir vu Saïd Bourarach vivant. Il s’avance et explique à la cour :

    « Plusieurs personnes courent le long du canal. Il y a un agent de sécurité, en tête, et son chien. Les autres le suivent, lui jettent des pierres. L’un d’eux porte une manivelle. L’agent de sécurité enlève son blouson et saute à l’eau, alors que les poursuivants sont à 4, 5 mètres de lui, et qu’ils le rattrapaient. De là où je suis, je ne peux pas voir le vigile nager. L’un des poursuivants jette le blouson à l’eau. »

    Il voulait « s’expliquer »

    Michaël Lampel explique qu’il voulait le rattraper pour « s’expliquer », régler le malentendu. Quand il comprend que le vigile va sauter, il dit se retourner comme « pour ne pas voir ça ». La présidente, cordiale mais ferme, lui demande d’un ton neutre :

    « – D’après vous, pourquoi saute-t-il à l’eau ?

    – Ben, il avait pas confiance, et… »

    Mais elle le coupe sèchement :

    « Et après vous avez crié : “C’est pas fini, on va revenir !” Ça ne vous suffisait pas un type qui tombe dans le canal parce qu’il est poursuivi ? Hein ? »

    Puis, tous l’ont vu nager et se rapprocher de l’autre rive. Dan Lampel a fouillé son blouson et pris un paquet de cigarettes dans une poche et a suivi de loin son frère et son cousin, partis avant. A Dan Sellam, il dit :

    « T’as vu comment il a sauté cette tapette ? »

    Inconscients du danger, échauffés par la bagarre, personne ne s’inquiète du sort de Saïd Bourarach. Bien que celui-ci soit excellent nageur, comme le rapporte son frère, il a plongé dans une eau à huit degrés, très chaudement habillé et chaussé de grosses bottes. Il a été sévèrement frappé, a certainement été gazé. La noyade fut rapide. Un « noyé blanc », qui ne s’est pas débattu sous l’eau. Un spasme, la syncope et la mort.

    Les policiers interpellent les suspects au pavillon des Lampel 15 minutes plus tard, l’un caché dans le bac à linge de la salle de bain, un autre planqué dans une armoire.

    « Il est parti en Israël »

    (img) La veuve de Saïd Bourarach proces-veuve-colo.jpg
    La veuve le craignait. « J’avais demandé un mandat de dépôt », crie-t-elle à Me Paul Le Fèvre, dont le client s’est enfui au dernier jour du procès. Celui-ci reste muet, impuissant face à la colère de cette femme qui voit le principal accusé échapper aux conséquences du verdict. « Il est parti en Israël », tout le monde en est certain. Son avocat le dit terrorisé par ce qui l’attend en prison, peur d’être perçu comme le sioniste tueur d’arabes. À l’énoncé du verdict, la mère de Dan Sellam s’effondre en pleurs. Son fils a écopé de 4 ans de prison. Les autres accusés de 5 à 9 ans. Un bon quart de la salle applaudit quand les deux condamnés sont menottés. Un homme excité leur promet qu’un comité les attend en prison, qu’ils « vont passer des bons moments ». La nièce et le frère de Saïd Bourarach, toujours discrets, se sont rapidement éclipsés.

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