Rue Grégoire de Tours, Paris 6e – Une petite brune à lunettes s’étonne :
« Quoi, mais t’as pas vu Star Wars ? »
Avec une dizaine d’amis, ils sont venus partager une bière aux Caves Alliées, ce vendredi. Au-dessus de leurs têtes trône une série de blasons en métal. Accoudé au bar, un brun, barbe de trois jours et lunettes, se sert une bière. La tireuse est en libre-service. Pour les vins médiévaux, l’absinthe et l’hypocras, il faut demander à la patronne Hélène, alias Moumoune.
Le concept : Alcool médiéval et jeux de société
Moumoune a la cinquantaine et une veste polaire sur le dos. Elle passe derrière le bar pour faire goûter aux quelques curieux ses dernières trouvailles. Ce soir, la barmaid n’est pas peu fière de proposer un breuvage au piment et une liqueur de cumin. La patronne prévient :
« C’est pas une boisson pour les gamins ! »

Et une gorgée ! / Crédits : Jeanne Seignol
Un gaillard à queue de cheval s’y essaie. Il grimace et se fait chambrer par ses amis.
Sur un coin de table, un couple lance une partie de Timeline, jeu dans lequel il faut deviner les dates d’inventions comme la machine à écrire. Rune Age ou Geek Me, une montagne de jeux de société s’entassent sur une petite étagère accolée au bar. « Ils sont en libre-service », précise Christophe, l’autre boss.
« Un bar médiéval ou rien »
Dans la petite salle, tout le monde semble se connaître et se salue en passant la porte. « Ici on est entre nous ! », se marrent les deux gérants, également frère et sœur.
« On a beaucoup joué aux jeux de société à la maison, on avait beaucoup d’espace. »
En débarquant à Paris, ils se rendent compte que les gens ont du mal à jouer dans leurs appartements :
« Soit c’est trop petit, soit ça fait trop de bruit pour les voisins. »
Pendant ses études en finance, Christophe mûrit l’idée de ce bar à thème. Une fois diplômé, il travaille d’abord dans ce milieu. Il gagne bien sa vie mais son rêve ne le quitte pas. En 2012, les Caves Alliées ouvre. Hélène le rejoint un an et demi après, lorsque son associé décide de fonder un bar similaire à Reims. Au rez-de-chaussée une petite salle et un comptoir, en dessous une cave voûtée en vieilles pierres humides. 66 places exactement, quand on se serre bien :
« C’est pile ce qu’il faut. On préfère rester entre passionnés de l’univers médiéval-fantastique. »
D’ailleurs, les deux gérants ne cherchent pas trop la publicité :
« On a intérêt à faire connaître le lieu, mais pas trop non plus… »
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