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    22/05/2017

    Docu Vidéo : À Molenbeek, des enfants syriens retournent sur les bancs de l’école

    Par Eric Bruggeman , Maelle Le Corre

    Dans la banlieue de Bruxelles, l’association Infor Jeunes a filmé le parcours de familles syriennes et l'action, salutaire selon Eric Bruggeman, des habitants, enseignants ou associatifs qui les accompagnent.

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    Ce projet de petit documentaire vidéo a commencé, il y a un an. L’Infor Jeunes Laeken a été sollicitée par plusieurs associations qui s’occupent de l’alphabétisation auprès des migrants. Comme elles n’étaient pas familiarisées avec le droit scolaire, nous les avons aidées à trouver des écoles qui prennent en charge les enfants qui viennent d’arriver. Alors que nous réalisions ces démarches, nous avons eu l’idée de réaliser ce film : « D’Alep à Bruxelles, l’avenir passe par l’école »

    Au départ, nous voulions raconter comment se déroulent ces cours-là et toutes les difficultés liées au dispositif d’accueil et de scolarisation des primo-arrivants (Daspa). Ces classes passerelles permettent aux enfants de maîtriser la langue du pays dans lequel ils viennent d’arriver pour ensuite intégrer le système scolaire. Or, pour que l’enfant parvienne à s’intégrer dans le pays d’accueil, il ne faut pas prendre en compte que l’école, mais aussi l’ensemble de son environnement. C’est aussi ce que nous avons voulu montrer. Être à l’écoute des parents est primordial, cela permet d’améliorer le vécu familial global.

    Changer le regard

    En Belgique, le rapport entre l’école et les familles n’est pas simple. Traditionnellement, l’école s’est toujours considérée comme toute puissante. En quelque sorte, c’est elle qui impose ses règles aux familles. Cette tension est forte dans l’ensemble de la société belge, mais elle pénalise particulièrement ces enfants syriens et leurs parents. De plus, toutes les écoles ne peuvent pas encadrer et adapter l’apprentissage pour ces enfants.

    Aujourd’hui, il y a trois grands enjeux pour améliorer la situation de ces familles : il faut des actions de terrain, comme celles que nous menons, mais nous ne sommes pas assez nombreux. Il faut aussi des actions de sensibilisation en direction du grand public, via les médias.


    « Avec ce reportage, nous voulions donner une meilleure visibilité souligner tout l’enjeu de l’accès à l’école pour les enfants migrants. »

    Eric Bruggeman, associatif

    Enfin, nous devons aussi passer par des relais politiques, notamment le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui est compétent sur tout ce qui gravite autour des questions sociales, liées à la scolarité. C’est de cette façon que nous pouvons interpeller des parlementaires, mais aussi obtenir des financements pour poursuivre nos actions.

    Avec ce reportage, nous voulions donner une meilleure visibilité au vécu de ces personnes et souligner tout l’enjeu de l’accès à l’école pour les enfants migrants. Le grand public doit en prendre conscience, c’est pourquoi nous avons mis le reportage en diffusion libre. Nous avons aussi projeté le film au Campus Saint Jean-Imelda de Molenbeek, l’école où il a été tourné, en présence des intervenants et des familles. C’était très émouvant. Nous allons continuer à organiser d’autres projections, d’autres débats. Nous n’en resterons pas là.

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

    Est-ce que vous vous sentez sereines et sereins dans un monde où une majorité des médias appartient à une poignée de milliardaires aux intérêts pas toujours raccords avec l'intérêt général ?

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