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« Depuis que notre initiative de désarmement est effective, les choses ont progressé, mais trop peu et trop lentement » / Crédits : Pauline Autin
« Les droits des détenus sont violés. Nous souhaitons que nos proches soient transférés dans les prisons de Lannemezan (65) ou de Mont de Marsan (40) », indique Murielle, sexagénère exhibant fièrement son foulard bleu. Autre revendication : la libération des prisonniers malades, afin qu’ils puissent bénéficier d’une suspension de peine. « Nous voulons que les prisonniers politiques basques soient soumis au régime de droit commun, nous les voulons vivants, à la maison », scande de son côté Joana Haramboure, fille de prisonnier incarcéré depuis 28 ans.
Les artisans de la paix
« Depuis que notre initiative de désarmement est effective, les choses ont progressé, mais trop peu et trop lentement », a déclaré à la tribune place Vauban, Michel Tubiana, le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH).
Il y a un an, le 16 décembre 2016, l’homme à l’aimable embonpoint avait frappé fort. Après avoir pris contact avec l’état-major d’ETA, le juriste avait proposé de prendre la responsabilité de leur arsenal avant de le détruire accompagné de quatre autres militants basques. « Les artisans de la paix » avaient finalement été arrêtés par la police française. Au Pays-Basque, rassemblements et manifestations de sympathie s’étaient succédés jusqu’à leur libération quelques jours plus tard.
Aujourd’hui, ils demandent la fin de la double peine pour les prisonniers basques. « Visiblement les gouvernements n’ont pas encore pris la mesure du changement intervenu », poursuit Michel Tubiana :
« Il s’agit de ne pas se complaire dans le désir destructeur de poursuivre un conflit qui n’a plus de combattant. Continuer à appliquer les règles d’hier, c’est exercer une autre forme de vengeance »
Union sacrée
Bérets basques sur la tête, foulards bleu autour du cou, en tête de cortège les manifestants donnent de la voix. Ils entament des chants basques pour faire entendre leur message. Au pays, la cause fait presque l’unanimité. 1007 élus locaux ont apposé leur signature au bas d’une motion demandant le retour des prisonniers.
Dans le cortège parisien, des élus de tous poils se pressent en tête de manif pour la photo de famille. Parmi eux, des locaux et quelques personnalités politiques nationales comme Benoit Hamon, Emmanuelle Cosse ou encore José Bové. Seuls les élus Front National ont refusé de se prononcer. Ils demandent l’application de « la loi, ni plus, ni moins ».
C’est Michel Tubiana qui a finalement le mot de la fin :
« Cette journée a fait progresser la Paix en Pays Basque. »