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« Ça fait pas mal de temps qu’on réfléchit à des moyens de lutter contre la précarité menstruelle. C’est un premier pas », avance Manon, une militante de la Baffe. « Quand on a vu qu’il y avait moyen de financer des projets, on s’est dit que ce truc dont on parle depuis deux ans, on va le faire passer par là. » Résultat, l’asso va disposer de 30.000€ pour mener son projet à bien. Un budget qui provient du fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes, financé par la « contribution vie étudiante et campus » (CVEC) que paient les étudiants à chaque rentrée. À la fac de Rennes 2 aussi, des distributeurs de protections hygiéniques devraient être installés à la suite du dernier vote du budget participatif. L’université bretonne a servi d’inspiration pour le projet.
« Un moyen d’effacer les inégalités qui touchent les femmes »
« Au cours d’une vie, quelqu’un ayant ses règles va dépenser environ 23.000€ en protections périodiques. Et quand on rapporte ce chiffre là à la situation précaire des étudiants… », expose Manon. D’où la nécessité selon elle de faire financer le projet. Et son avis est partagé par le vice-président étudiant du conseil académique.
Du côté de la fac, on met en avant « un moyen d’effacer les inégalités qui touchent les femmes ». Sertac assure que « le projet a été reçu de manière positive de la part de la direction. Il y a un vrai soutien de la part de la présidence ». Mais la Baffe regrette d’avoir dû recourir au budget participatif pour pousser le dossier. « Ce sont des choses qui devraient être prises en charge par les services de médecine universitaire », déplore Manon, qui a vu dans ce dispositif l’occasion de ne pas laisser le choix à l’administration seule. « On s’est dit qu’on aurait plus de chance de faire avancer les choses en passant par les étudiants ». Et ça fonctionne. « On a jamais vu un truc aller aussi vite en quatre ans de militantisme », s’étonne-t-elle presque.
Photo d’illustration de Marco Verch. Certains droits réservés