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Au Mexique les autobus fonctionnent comme des taxis. C’est à dire que les chauffeurs en sont les propriétaires, comme d’une voiture. Le service public a disparu, remplacé par un réseau de micro-entrepreneurs. De l’ultra-libéralisme appliqué à la lettre. Résultat : les chauffeurs n’ont pas de salaire fixe et sont payés à la course. Comme si le chauffeur du PC2 à Paris mettait dans sa poche l’argent que vous lui donnez pour le ticket.
La culture de la rue
Autre conséquence : les bus sont customisés. Le véhicule lui appartient, alors le chauffeur ne va pas se priver pour écouter sa musique. Quand c’est de la salsa, de la cumbia ou de la pop ça passe. Mais les choses se compliquent quand on tombe sur un amateur de reggeaton. Les élites mexicaines appellent ces chauffeurs des nacos, ce qu’on pourrait traduire par « gros bof ». Souvent des portraits du Christ, de la maman, de l’épouse et de l’équipe de foot préférée ornent les murs de l’autobus. Tandis que la novia (la copine) fait la causette au conducteur sur le siège passager. Entre deux gorgées de Negra Modelo (la bière préférée des mexicains).
Les Mexicains surnomment ces bus les peseros. Ils les utilisent tous les jours pour se déplacer. Quand on arrive dans la capitale, on est frappé. Ils sont pittoresques, sympa avec leur musique, leurs éclairages-néons façon boite de nuit et le catholicisme exacerbé des chauffeurs. De l’exotisme à l’état pur. Sauf que les Mexicains en ont marre : l’ultra-libéralisme a aussi engendré de la pollution, un service de mauvaise qualité, et des bus en piteux état. Et parfois le système peseros est accusé de dérives mafieuses.
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Bonus track 1: Les petits boulots autour des micro bus
¡ Microbuseros Hasta Siempre !
Partie 1 : Reggeaton, portraits du Christ et bière mexicaine: Avec les chauffeurs de bus de Mexico
Partie 2 : Avec Moustaches et Champi dans un bus à Mexico
Partie 3 : A Mexico DF, les chauffeurs de bus ont peur de devenir des pauvres
Source: Robin D’Angelo | StreetPress