Paris – Il est marrant le Front de Marine le Pen . Voilà les membres du DPS , le service de sécurité du parti autrefois craint et dénoncé comme une milice quasi fasciste, qui viennent vérifier jusqu’aux tatouages des skinheads qu’une croix gammée n’est pas apparente.
Comme annoncé, les skins ont rangé leurs treillis et à ce qu’on sache les bombers Londsdale sont eux restés autorisés. Ceux qui ont chaud portent un t-shirt « Les gars de la Marine ». Certains ont même fait un effort en troquant leurs bottes pour de gentilles baskets.
Côté journalistes, les ptits gars à lunettes et vestes en velours sont les plus facilement reconnaissables avec leurs badges presse marqués d’un beau logo FN.
3.000 à 4.000 personnes Ici, de la place de l’Opéra à celle des Pyramides, on a compté entre 3.000 et 4.000 militants et sympathisants. Les filles du FNJ sont plutôt mignonnes et des couples de jeunes trentenaires en polo Ralph Lauren et lunettes de soleil ont fait le déplacement depuis le 16e arrondissement. Reste qu’ « il y a moins de monde que l’année dernière », note un spécialiste de l’extrême-droite.
Nouveau look Le Front nouveau look, c’est aussi des kilos de font de teint : Marine le Pen est quasi orange mais son brushing est parfait. Elle est précédée sur l’Estrade par un Jean-Marie le Pen qui lève les 2 bras en signe de victoire. Et qui conclura la matinée en chantant la marseillaise.
« Hétérosexuels ou homosexuels » « Qu’on soit homme ou femme, chrétien, juif, musulman ou non croyant, hétérosexuel ou homosexuel, on est d’abord Français », lance Marine le Pen qui avait ouvert son discours avec une « pensée pour [ses] compatriotes d’outre-mer ». Dans l’introduction de son discours, Marine le Pen avait aussi rendu hommage à Jean-Marie le Pen « pour l’ensemble de son œuvre » et pour la récente vente du Paquebot, l’ancien siège du FN.
Des couples de jeunes trentenaires en polo Ralph Lauren et lunettes de soleil ont fait le déplacement
Un discours souverainiste-populiste L’essentiel de ce premier discours du 1er mai de Marine le Pen est un mix parfait du souverainisme et du populisme :
« Qu’est-ce que la souveraineté ? ( …) C’est la liberté de faire sa propre loi. (…) Le FMI ne doit plus faire la loi en France ».
Marine le Pen de s’en prendre aux « technocrates », aux « cabinets de lobbying » et aux « euromaniacs ».
« Nike et Coca pour tous » Et la présidente du Front National d’enchaîner logiquement avec un discours anticapitaliste populiste :
« La mondialisation c’est le nivellement du monde, du Coca-Cola et des Nike pour tous, dans un univers qui ne devient qu’une banlieue unique, parsemée d’hypermarchés où s’entassent des produits venus du monde entier et issus de l’exploitation éhontée de millions de producteurs ici ou ailleurs »
Fuck le système La dernière salve sera pour les journalistes, hués par les militants lorsque Marine le Pen cite le Nouvel Observateur et prend la défense de journalistes considérés comme anti-pensée unique , comme Ménard, Elisabeth Lévy ou encore Emmanuel Todd.
Une manière sans doute de faire le buzz dans les médias, ce que Marine le Pen sait faire très bien. Par contre, pour ramener du monde à la manif’ il va falloir faire ses preuves.
Ambiance, à la fin du discours de Marine le Pen
Cet article est à prix libre. Pour continuer la lecture, vous pouvez faire un don.
StreetPress lance la plus grande enquête participative sur l'extrême droite en France. Notre média indépendant repose sur votre soutien, sans vos dons, nous mourrons. En savoir plus →

Nous nous apprêtons à lancer la première plateforme d’enquête participative dédiée à l’extrême droite en France. Ce portail simple et sécurisé, permettra de collecter un maximum d’informations. Chaque citoyen pourra signaler la présence et les actions des groupuscules ou militants d’extrême droite.
Jamais un média français n’a mis autant de moyens dans un projet d’enquête dédié à l’extrême droite. Nous travaillons au développement d’une plateforme sécurisée et nos journalistes vont pendant plus d’un an explorer la matière collectée. Nos spécialistes vont multiplier les enquêtes sur les violences de l’extrême droite, mais aussi ses sources de financement et ses appuis politiques. Nous proposons aussi de réaliser une cartographie interactive documentant de manière exhaustive les près de 150 groupuscules présents sur le territoire. Et enfin, nous réaliserons un manuel de riposte gratuit, proposant des pistes pour les combattre sur le terrain.
Ce projet très ambitieux va coûter à StreetPress plus de 100.000 euros. Et comme nous ne pouvons pas compter sur l’argent de Bolloré, on a besoin de vous.
Je soutiens StreetPress
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER