« Tout est basé sur le stationnement »
L’Ufat (Union Française des Associations Tziganes) se mobilisait hier devant la statue de Louis XIV, à Versailles, afin de revendiquer leur droit au stationnement. « Disons que pour nous, que cela soit au niveau économique, éducatif, social tout est basé sur le stationnement » explique l’un d’eux.
Cette manifestation est une grande première pour les gens du voyage. Grande première aussi, l’utilisation d’une réforme qui permet de poser des questions prioritaires de constitutionnalité afin de faire abroger une loi. En l’occurrence, les articles 9 et 9-1 de la loi du 05 juillet 2000, à l’initiative d’Eric Besson, qui légalisent l’expulsion des voyageurs stationnant hors des aires d’accueil.
Selon l’Ufat, ces articles contredisent la liberté du choix de son lieu de résidence, un précepte élémentaire pourtant inscrit à la constitution. Au cours du rassemblement, l’association a déposé une requête au tribunal administratif d’appel de Versailles. Première étape, pour saisir le conseil constitutionnel.
Des droits qui datent de 1969
« Lorsque vous faites les statistiques des aires d’accueil actuellement crées, et celles qui restent à faire, vous verrez qu’on est loin du compte. Par rapport aux 40 000 emplacements prévus sur le territoire national (sur les 36 6000 communes françaises, la loi préconise que les communes de plus de 5000 habitants disposent de telles structures) on doit en être à la moitié aujourd’hui. Et le problème, c’est que les aires d’accueil sont le plus souvent situées près d’autoroutes, de déchèteries, ou de stations de voirie », explique un représentant.
La loi sur les aires d’accueil force théoriquement les communes à l’hospitalité vis-à-vis de la communauté Tzigane. Mais son application effective l’a rendue discriminante. Surtout la communauté des gens du voyage s’insurge du fait que les députés aient imposé une loi qu’ils ne veulent pas faire appliquer: Rien n’est fait pour inciter les maires à créer des aires d’accueil. Alors les Tziganes préfèrent stationner hors des espaces qui leur sont réservés.
La manifestation était l’occasion d’élargir le débat sur les droits des Tziganes, et de revenir sur la mise en place du carnet de circulation, datant de 1969. Un document qui limite notamment leurs droits à aller voter, « puisque pour se faire, le citoyen lambda doit être rattaché à une commune depuis plus de 6 mois, contre 3 ans pour nous ».
Source: François Nazon / StreetPress
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