1. Les faits
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2. Le background
L’idée n’est pas nouvelle: en mai 2006, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, avait déjà évoqué cette possibilité.
Pour rappel, le conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres: cinq sont permanents et dotés du droit de veto. Les dix membres temporaires tournent tous les deux ans.
Parmi les membres permanents, il y a deux pays européens – la France et l’Angleterre – mais aucun pays africain, océanien ou latino-américain.
3. La question Streetpress
Puisque l’Union Européenne est déjà représentée, la France ne devrait-elle pas laisser sa place de membre permanent du Conseil de l’Onu à un pays africain?
4. La réponse des députés
« Non mais vous plaisantez j’espère! Et puis quoi encore!», s’énerve Jacques Myard, député UMP des Yvelines quand il entend notre question. Le voilà donc qui a un point commun avec le député PS des Landes Henri Emmanuelli: « C’est terrible, on passe tout de suite d’une question sérieuse, à une plaisanterie! ». Il ajoute: « Ce n’est pas sérieux! ».
Pourtant tous les députés sont d’accord: il faut donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité à un pays africain. Seul Hervé Mariton pose son véto, pour le député UMP de la Drôme, « c’est un débat qui n’a pas nécessairement de solution immédiatement ».
A l’inverse, Maxime Gremetz député PC de la Somme est le plus radical: il réclame « deux sièges pour deux représentants permanents! ». Jacques Myard se montre plus modéré: « Le conseil de sécurité gagnera dans les années qui viennent à avoir une meilleure représentation géographique ». Son point de vue se rapproche de celui du député UMP Lionnel Luca: « La moindre des choses c’est de tenir compte des réalités du monde avec l’émergence de puissances nouvelles. Ce que le G20 a fait, on voit mal comment l’Onu s’en affranchirait ».
A droite François Goulard semble le plus progressiste: « Déjà un pays, ce serait une chose très positive ». Et c’est Henri Emmanuelli qui a la proposition la plus originale: L’ancien secrétaire d’état pense que « les États africains devraient se débrouiller pour qu’un siège circule [entre eux] ».
Un jour l’Egypte et le lendemain l’Afrique du Sud: voilà donc l’idée sérieuse du député, pour donner du poids à l’Afrique sur la scène internationale.
Source: Manuella Anckaert et Benjamin Farhat | StreetPress