💌
 Nos newsletters ici
 Soutenez StreetPress

En ce moment

    04/06/2010

    Les députés répondent à StreetPress

    La France doit-elle donner son siège au Conseil de Sécurité de l'Onu à un pays africain?

    Par Manuella Anckaert

    Nicolas Sarkozy a défendu la présence d'un pays africain au Conseil de Sécurité de l'Onu. L'UE est déjà bien représentée avec la France et l'Angleterre. Et si nous laissions notre place à un pays d'Afrique ?

    1. Les faits

    Notre média est accessibles à toutes et tous

    StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

    Je soutiens StreetPress
    Le président Sarkozy a évoqué, lors du sommet Afrique-France du 31 mai et du 1er juin, l’idée d’introduire un pays africain en tant que membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Les 51 représentants des pays d’Afrique présents à Nice pour le 25eme sommet sont unanimes: ils veulent deux sièges plutôt qu’un. Plusieurs pays convoitent la place: le Sénégal, le Nigeria, l’Égypte et l’Afrique du Sud.

    2. Le background

    L’idée n’est pas nouvelle: en mai 2006, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, avait déjà évoqué cette possibilité.

    Pour rappel, le conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres: cinq sont permanents et dotés du droit de veto. Les dix membres temporaires tournent tous les deux ans.
    Parmi les membres permanents, il y a deux pays européens – la France et l’Angleterre – mais aucun pays africain, océanien ou latino-américain.

    3. La question Streetpress

    Puisque l’Union Européenne est déjà représentée, la France ne devrait-elle pas laisser sa place de membre permanent du Conseil de l’Onu à un pays africain?

    4. La réponse des députés

    « Non mais vous plaisantez j’espère! Et puis quoi encore!», s’énerve Jacques Myard, député UMP des Yvelines quand il entend notre question. Le voilà donc qui a un point commun avec le député PS des Landes Henri Emmanuelli: «  C’est terrible, on passe tout de suite d’une question sérieuse, à une plaisanterie! ». Il ajoute: « Ce n’est pas sérieux! ».

    Pourtant tous les députés sont d’accord: il faut donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité à un pays africain. Seul Hervé Mariton pose son véto, pour le député UMP de la Drôme, « c’est un débat qui n’a pas nécessairement de solution immédiatement ».

    A l’inverse, Maxime Gremetz député PC de la Somme est le plus radical: il réclame « deux sièges pour deux représentants permanents! ». Jacques Myard se montre plus modéré: « Le conseil de sécurité gagnera dans les années qui viennent à avoir une meilleure représentation géographique ». Son point de vue se rapproche de celui du député UMP Lionnel Luca: « La moindre des choses c’est de tenir compte des réalités du monde avec l’émergence de puissances nouvelles. Ce que le G20 a fait, on voit mal comment l’Onu s’en affranchirait ».

    A droite François Goulard semble le plus progressiste: « Déjà un pays, ce serait une chose très positive ». Et c’est Henri Emmanuelli qui a la proposition la plus originale: L’ancien secrétaire d’état pense que « les États africains devraient se débrouiller pour qu’un siège circule [entre eux] ».
    Un jour l’Egypte et le lendemain l’Afrique du Sud: voilà donc l’idée sérieuse du député, pour donner du poids à l’Afrique sur la scène internationale.

    Source: Manuella Anckaert et Benjamin Farhat | StreetPress

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

    Est-ce que vous vous sentez sereines et sereins dans un monde où une majorité des médias appartient à une poignée de milliardaires aux intérêts pas toujours raccords avec l'intérêt général ?

    Nous non plus. C'est pour ça qu'on s'acharne, chez StreetPress, à produire un journalisme accessible à toutes et tous, en toute indépendance. Parce que nous pensons qu'une information libre, éclairée et éclairante est indispensable.

    Parce que parler des êtres humains se fait à hauteur d'humain. Parce que le journalisme, même engagé, se doit d'être rigoureux et factuel.

    Si ce combat est aussi le vôtre, vous pouvez agir et faire bouger les lignes en nous soutenant. Faites un don, même tout petit, si possible mensuel, et nous en ferons des enquêtes et des reportages qui comptent.