En avril dernier, StreetPress vous racontait l’histoire de Babacar, sans-papier, mort sous les balles de la police. Selon Jeune Afrique, deux des policiers ayant participé à l’intervention ont porté plainte contre le jeune Sénégalais, pour « tentative de meurtre ». Une plainte non recevable, puisqu’il était déjà décédé.
Cette nuit-là
Le 3 décembre, à 4 heures du matin, Pierre appel les secours. Son ami, vraisemblablement en pleine crise de démence, Babacar est en train de danser et de s’automutiler. L’intervention des forces de l’ordre, dans ce quartier populaire de Rennes, tourne mal : le Sénégalais de 27 ans est abattu de cinq balles dans le buffet. Un tir légitime, selon le communiqué publié au lendemain des faits, par le procureur de la république.

StreetPress a tenté de reconstituer la soirée. /
Ce n’est pas l’avis de Pierre*, témoin direct d’une partie de la scène. Interrogé par StreetPress, il affirme que les policiers « ont paniqué » et commis « une bavure ». La famille de Babacar Guèye a déposé plainte pour homicide volontaire avec constitution de partie civile. Deux enquêtes sont alors menées. L’une, confiée à la Police Judiciaire, l’autre à l’IGPN, la police des polices.
>> Relisez notre enquête sur la mort de Babacar.
Une (trop) longue enquête
Selon Jeune Afrique, « l’avocat de la famille de la victime, Me Abdoulaye Barry, a accédé au dossier il y a seulement trois semaines, ainsi qu’aux analyses toxicologiques de la victime ». Des analyses toxicologiques qui n’ont détecté la présence ni d’alcool ni de stupéfiant dans le corps de Babacar.
Jeune Afrique cite également une « source proche de l’enquête » qui a pu avoir accès au dossier. Selon elle, la plainte des policiers « a permis de mener une enquête à charge contre Babacar Guèye et de la classer sans suite puisqu’on ne peut pas poursuivre un mort ». Mais l’affaire n’est pas encore enterrée pour autant. A la suite de la plainte déposée par la famille, un juge d’instruction va être saisi.
*Le prénom a été modifié
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