« Attends-toi à une visite proche. » La petite phrase passerait presque inaperçue dans un dossier de plusieurs centaines de pages. Pourtant, face aux enquêteurs, Mourain lâche une bombe. Selon lui, le gendarme L., en poste dans le coin, l’aurait prévenu d’une perquisition imminente à son domicile. Il donne ainsi l’occasion au boss du White Wolf Klan de faire place nette avant la visite des bleus. Interrogé par les enquêteurs, le militaire nie :
« Je n’ai rien à voir avec ça. »
Plusieurs témoignages
Mais Jérémy Mourain n’est pas le seul à évoquer les liens des néonazis avec les autorités. Son ex-compagnon de route Kévin confirme que l’homme sympathisait avec le gendarme L. « pour pouvoir lui faire du chantage », est-il précisé dans le dossier judiciaire, sans qu’on ne comprenne vraiment de quoi il retourne.
Une autre anecdote vient crédibiliser l’hypothèse de contacts entre les képis et les skins. Il est écrit :
« Matthieu D. disait que le Gendarme M. les avait vu voler du gasoil mais n’avait rien dit en échange d’informations sur un dealer de Ham. »
Motus et bouche cousue du côté de la gendarmerie
Les skinheads étaient-ils des indics’ ? Ou cherchaient-ils à compromettre les autorités en allumant des contre feux ? Contacté par StreetPress, le parquet d’Amiens, la DGGN, les gendarmeries d’Amiens, de Ham et de Péronne ont refusé de répondre à nos questions.
Armes, passages à tabac en meute, trafic de came, ratonnades… Depuis plusieurs années le White Wolf Klan terrorise la Picardie. Après 4 ans d’investigation et des centaines d’heures d’audition, les gendarmes ont coincé la bande de néonazis. “StreetPress a pu consulter une partie du dossier et te raconte.”
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