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Ce lundi 15 janvier, le Secours Catholique et l’Auberge des migrants décident finalement de porter plainte contre X pour « destruction et dégradation d’un bien appartenant à autrui » devant le procureur de Boulogne-sur-Mer. La plainte, que StreetPress a pu consulter, repose sur une dizaine de témoignages, dont ceux de plusieurs salariés du Secours Catholique et d’Utopia 56.
« Les gendarmes m’ont menti »
Le 11 décembre, Vincent De Coninck, coordinateur du Secours Catholique à Calais, aperçoit des gendarmes en train d’évacuer un mini-campement, cinq jours seulement après la dernière grande distribution de duvets. Des employés de la mairie sont également sur place. Il s’approche :
« Je leur ai dit que j’étais du Secours Catholique. Et que je venais voir si aucun de mes duvets n’était jeté. »
Les gendarmes répondent par la négative : ils n’ont pas touché aux sacs de couchage. L’homme décide tout de même de suivre la camionnette de la mairie. Celle-ci déborde de détritus. Parmi les amas de déchets, à l’arrière du camion, Vincent Deconninck aperçoit l’une de ses bâches, grâce au logo qui avait été dessiné dessus. À peine le temps de prendre une photo que les militaires l’arrêtent à la demande des employés municipaux, assure t-il :
« Non seulement ils m’ont menti, mais ils m’ont aussi empêché de suivre le camion. »
Le lendemain, une dizaine d’exilés leur confirment l’histoire.
#calais: gendarmes l'affirment: "pas de bâches/duvets ns appartenant"…. Ns suivons camion municipal qui va en déchetterie et oh stupeur nos affaires vont à la benne! Puis gendarmes me bloquent et tentent d’empêcher les photos. #plangrandfroid Jusqu'où irez-vs
gerardcollomb</a>? <a href="https://t.co/S1rmGEgPYp">pic.twitter.com/S1rmGEgPYp</a></p>— De Coninck (
VDeConinckSCCF) 11 décembre 2017