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    15/01/2018

    La guerre des sacs de couchage continue

    À Calais, les associations portent plainte pour la destruction de duvets de migrants

    Par Tomas Statius , Pierre Gautheron

    À Calais, les assos montent au créneau. Elles accusent l’Etat de détruire les sacs de couchage des migrants. Une plainte vient d’être déposée devant le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer.

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    À Calais, la bataille des sacs de couchage continue. Le 6 décembre, les associations qui interviennent dans la région avaient fait “signer un contrat de prêt”:https://www.streetpress.com/sujet/1512582775-calais-rondes-proteger-migrants aux réfugiés à qui elles distribuent sacs de couchage et bâches. Ces derniers se plaignaient quotidiennement de leur destruction par les forces de l’ordre. Le but, avoué, était de poursuivre les autorités en justice si jamais les biens, cette fois-ci propriétés des assos, continuaient à être détruits.

    Ce lundi 15 janvier, le Secours Catholique et l’Auberge des migrants décident finalement de porter plainte contre X pour « destruction et dégradation d’un bien appartenant à autrui » devant le procureur de Boulogne-sur-Mer. La plainte, que StreetPress a pu consulter, repose sur une dizaine de témoignages, dont ceux de plusieurs salariés du Secours Catholique et d’Utopia 56.

    « Les gendarmes m’ont menti »

    Le 11 décembre, Vincent De Coninck, coordinateur du Secours Catholique à Calais, aperçoit des gendarmes en train d’évacuer un mini-campement, cinq jours seulement après la dernière grande distribution de duvets. Des employés de la mairie sont également sur place. Il s’approche :

    « Je leur ai dit que j’étais du Secours Catholique. Et que je venais voir si aucun de mes duvets n’était jeté. »

    Les gendarmes répondent par la négative : ils n’ont pas touché aux sacs de couchage. L’homme décide tout de même de suivre la camionnette de la mairie. Celle-ci déborde de détritus. Parmi les amas de déchets, à l’arrière du camion, Vincent Deconninck aperçoit l’une de ses bâches, grâce au logo qui avait été dessiné dessus. À peine le temps de prendre une photo que les militaires l’arrêtent à la demande des employés municipaux, assure t-il :

    « Non seulement ils m’ont menti, mais ils m’ont aussi empêché de suivre le camion. »

    Le lendemain, une dizaine d’exilés leur confirment l’histoire.


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