En ce moment

    21/12/2023

    Deuxième épisode d'Envoyés au bled

    « Tu serais mort ou en prison » : pourquoi mon père m’a envoyé en Mauritanie à 12 ans

    Par Matthieu Bidan , Samuel Alerte

    À 12 ans, Boubou a été envoyé en Mauritanie par son père. Le voyage qui ne devait durer que deux semaines s’est transformé en séjour de dix ans. Aujourd’hui CPE en Seine-et-Marne, Boubou raconte ce qu’il a vécu comme un arrachement.

    « Récemment, j’ai appris qu’un ancien élève a été envoyé au pays, je l’ai vécu comme un échec. » Boubou, 38 ans, est conseiller principal d’éducation (CPE) dans un établissement de Seine-et-Marne. En plus des absences en cours et du comportement des élèves, il doit gérer d’autres cas, plus inattendus : l’envoi d’élèves dans le pays d’origine de leurs parents.

    « Je reçois encore des parents qui me disent : “S’il ne travaille pas, on va l’envoyer en Afrique. Et j’explique aux élèves mon parcours de vie. Je l’ai vécu, je sais ce que c’est. »

    Au début des années 2000, Boubou croit partir en vacances deux semaines avec son grand frère. « Mais les vacances sont devenues dix ans », rembobine-t-il aujourd’hui devant la caméra de StreetPress. Là-bas, il est pris en charge par un ami de son père, un ancien ministre, qui devient son tuteur. Boubou se rappelle des premiers coups donnés par des instituteurs, de la « gamelle » partagée à plusieurs dans une maison où son tuteur accueille de nombreux candidats à l’émigration en France. Son histoire, c’est aussi celle d’un dialogue impossible avec son père sur les raisons de ce voyage.

    Envoyés au bled est une série de témoignages de StreetPress. De la banlieue parisienne au Mali, à la Côte d’Ivoire et à la Mauritanie, elle raconte le parcours de trois jeunes envoyés dans le pays d’origine de leurs parents au début des années 2000. Le premier épisode est déjà disponible.

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER