Vous voulez doubler le nombre de surveillants. Est-ce suffisant pour empêcher les élèves de se faire tabasser?
StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

Si ca peut permettre d’améliorer les choses, oui clairement!
C’est déjà arrivé ce genre d’histoire?
Contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas arrivé par hasard. J’ai déjà moi même assisté à une intrusion pendant un de mes cours, donc je sais de quoi je parle.
Et quelle est l’évolution ces dernières années?
Quand j’entends certains collègues, on a vraiment l’impression qu’il y a une dégradation depuis 2 ans. Au mois de mai 2009, un élève a été poignardé mais cela avait fait moins de bruit. Depuis de début de l’année scolaire, il y a clairement un climat de tensions.
Installer une clôture autour du lycée, comme l’a proposé le ministre de l’éducation, c’est une solution?
C’est difficile de penser que ca va résoudre tous les problèmes. On en n’est pas encore là, mais ça pourrait contribuer à améliorer la sécurité.
Le lycée Adolphe Cherioux, situé dans un grand parc dont les accès ne sont pas contrôlés:
Vous avez organisé une assemblée générale vendredi après-midi. Qu’est-ce que vous avez décidé?
On poursuit le mouvement. Nous n’avons obtenu que 2 assistants supplémentaires, ce n’est pas suffisant. Nous en voulons plus et nous n’acceptons pas la proposition des 6 autres adultes qui nous sont proposés. Ils ne correspondent pas au besoin de notre établissement.
Qui était présent lors de cette assemblée?
Il y avait à peu près 80 personnes, dont 80 % de professeurs, quelques parents d’élèves et quelques élèves.
Pas de cours lundi, alors ?
Non! Un rendez vous est même pris avec le rectorat pour 11 heures. Avant cela, une nouvelle assemblée générale sera prévue vers 8 heures pour discuter des avancées. A l’issue de la réunion au rectorat, il y aura une autre assemblée début d’après-midi.
Si les choses ne bougent pas, êtes-vous prêt à reprendre le flambeau et à faire des rondes autour de l’école afin d’en assurer sa sécurité?
Ce n’est pas le cœur de notre métier. On ne peut pas gérer une classe et s’inquiéter de ce qu’il se passe dans les couloirs. Si on commence à se disperser pour faire les vigiles, on va oublier notre première mission: enseigner.
Vincent Voilequin
Professeur d’EPS au lycée Adolphe Chérioux
«On ne peut pas gérer une classe et s’inquiéter de ce qu’il se passe dans les couloirs»
Sources: Arnaud Coisne / StreetPress