1. Qu’est ce que le Versailles off ?
StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

2. Qui est Takashi Murakami ?
Né en 1962 à Tokyo, Murakami fait ses études à l’Université des Beaux Arts et de Musique de Tokyo. Il veut représenter la nouvelle culture nippone. Ses œuvres sont directement inspirées de l’univers des mangas. Cependant, il apporte à ce kawaï (mignon en japonais), un aspect beaucoup plus complexe. Comme il l’a expliqué pendant la conférence de presse, il veut « faire passer un message sur la complexité des sentiments humains qui nous agite ». Ainsi l’expo porte essentiellement sur la dualité du « monstre social ». Il est considéré comme l’un des chefs de file du néo-pop japonais (dit Superflat), interprétant l’héritage d’Andy Warhol et du pop art américain à travers l’art japonais.
Murakami a acquis une notoriété mondiale après avoir revisité en 2003 le monogramme de la marque de luxe Louis Vuitton. En 2008, le Time magazine le cite « comme l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde ».
3. Pourquoi Murakami ?
Contrairement à ce que ces œuvres mangas peuvent nous laisser penser, le travail de Murakami n’est pas si éloigné de l’esprit de Versailles. Pour Jean Jacques Aillagon, président du Château de Versailles Spectacles, Murakami est l’un des « sculpteurs les plus aptes à être accueilli à Versailles. Son œuvre a une double convergence avec Versailles. Tout d’abord, son œuvre est heureuse, comme le palais, qui a été voulu pour la fête et la joie. Par ailleurs, Versailles a été conçu comme une machine de mise en scène du pouvoir et pour donner aux mythes une représentation contemporaine (Louis XIV en Alexandre). Murakami s’empare lui aussi des mythes de notre temps pour les explorer et les critiquer ».
4. Est-ce que l’œuvre de Murakami dénote à Versailles ?
Le thème de l’exposition n’est pas si éloigné du roi soleil. A la fin de sa vie, Louis XIV était las du faste, du rococo… Il demandait aux artistes de retourner à des valeurs innocentes et enfantines, tout en conservant l’essence du palais, qui a été conçu pour la fête et la joie. La représentation de fleurs et d’enfants était alors avantagée (ex : le petit Trianon). L’œuvre de Takashi Murakami contient beaucoup de fleurs souriantes et d’enfants. « Lorsque l’on est venu me voir pour organiser l’exposition, je suis venu plusieurs fois à Versailles. J’ai remarqué la présence emblématique du roi soleil, une couleur dorée très présente. Elle devait donc se retrouver dans mes œuvres, comme dans le Bouddha géant qui a le plus de correspondance entre mon monde et celui du roi soleil », a expliqué Murakami jeudi. N’y aurait t-il pas, par ailleurs, également dans Louis XIV un peu de ce monstre social, thématique de l’exposition ?
« J’ai remarqué la présence emblématique du roi soleil, une couleur dorée très présente. Elle devait donc se retrouver dans mes œuvres »Murakami
Source: Leïla Yaker | StreetPress