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    02/12/2014

    Lolcats, pizza et lingots d'or

    Quizz : Justin Bieber ou un djihadiste, qui a posté ces photos ?

    Par Frantz Durupt , Maëlle Lafond

    Sur les réseaux sociaux, certains djihadistes postent des photos de cadavres et… des lolcats. Souvent des combattants venus d’Europe avec leurs codes. Une manière également de faire de la propagande et « s’adresser à d’autre Européens pour les recruter ».

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    Bien mignon ce petit chaton . Sauf que la personne qui le photographie est un jeune homme en guerre aux côtés de l’Organisation de l’Etat Islamique (OEI). Et dans la timeline Twitter de ce garçon, le chat est précédé de photos de cadavres décapités. Voilà ce que racontent certains des comptes Twitter de ces soldats : je suis avec des amis, c’est la guerre c’est l’aventure, et c’est aussi de bons moments de camaraderie. Et cela se raconte avec des photos sur les réseaux sociaux, comme le ferait n’importe quel adolescent du monde.

    Il faut dire qu’un certain nombre de ces combattants est venu d’Europe, avec leurs codes : « Ces jeunes ont grandi dans une culture visuelle qui n’a rien à voir avec la culture visuelle du monde islamique », explique ainsi à StreetPress Asiem El Difraoui, auteur d’“Al-Qaïda par l’image”:http://www.amazon.fr/Al-Qaida-par-limage-proph%C3%A9tie-martyre/dp/2130586694 . Résultat : on trouve sur leurs comptes Twitter des photos de bonbons, de desserts, ou de moments de détente qui pourraient aussi bien avoir été prises par n’importe quel adolescent français ou américain. Pas sûr, d’ailleurs, que vous puissiez distinguer les photos d’un djihadiste de celles postées par Justin Bieber.

    Propagande

    L’objectif ? « S’adresser à d’autres Européens pour les recruter », en « montrant une certaine normalité », explique Asien El Difraoui. D’ailleurs, remarque-t-il, « c’est sur les comptes de propagandistes européens qu’il y a le plus de lolcats. ». D’abord partie intégrante de la stratégie de communication de l’OEI, qui a « donné la matière idéologique » aux jeunes combattants, cet étalement intime semble avoir marqué un coup d’arrêt récemment, souligne Asiem El Difraoui :

    « On leur a expliqué qu’il fallait arrêter à cause de problèmes de géolocalisation. »

    Effectivement, poster un selfie de soi en armes sur Instagram, c’est peut-être rigolo, mais ça peut aussi donner des infos à l’ennemi. Le compte twitter @maxabbes, dont sont extraites plusieurs photos du quizz est d’ailleurs désormais fermé.

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