C’est une vieille habitude de l’extrême droite. Dans les différents partis du scope politique, on se sert des néonazis pour coller des affiches. On ramène ces gros bras pour les sorties en ville qui pourraient mal se passer. Dans les années 90 et 2000, le Front national de la jeunesse se servait allègrement du Gud pour les accompagner. Le Rassemblement national jure que tout ça a changé et qu’il ne se servait plus de militants radicaux pour plaquer les prospectus. Vraiment ?

Le 18 mars, le RNJ 51 publie un selfie d'après collage de leur équipe. Celui qui tient le téléphone est Théo V., un membre des MesOs, des hooligans néonazis de Reims. / Crédits : Instagram RNJ51

Le 22 mars, le hooligan des MesOs Reims Alex T. prend le selfie avec le groupe du RNJ, la responsable départementale et son adjoint. / Crédits : Instagram RNJ51
Sur deux posts Instagram du Rassemblement national jeunesse du 51, dont les premières publications remontent à trois petits mois, StreetPress a repéré la trogne de deux membres des MesOs Reims. Ils participent à des collages avec les militants du parti de Marine Le Pen. Ce sont même les hooligans d’extrême droite qui tiennent le téléphone pour le selfie. Le 18 mars, c’est Théo V. qui pose fièrement avec le reste des troupes. Le 22, c’est Alex T. qui apparaît aux côtés de la responsable départementale et de son adjoint. Les deux ont collé des affiches de Jordan Bardella et de Marine Le Pen, « première force d’opposition à Macron ».

Le mouvement des jeunes d'extrême droite a posté de nombreux clichés où on aperçoit Alex T. coller les affiches de Jordan Bardella et Marine Le Pen. / Crédits : Instagram RNJ51
Des hooligans néonazis bien connus
Depuis une dizaine d’années, les MesOs Reims sont connus pour afficher leur idéologie néonazie et multiplier les incidents hors des stades. StreetPress les a présentés en septembre 2022 dans notre cartographie des groupes hooligans. Ils participent notamment à de nombreux fights, des combats en forêt où plusieurs équipes de hooligans s’affrontent. Les MesOs étaient par exemple dans celui qui a rassemblé 120 hools néonazis l’année dernière. Et à l’occasion de leur combat, ils se prennent en photo et affichent des drapeaux à croix celtique ou des croix gammées sur leur t-shirt. Ce sont également eux qui le même weekend à Lorient ont affiché une croix celtique dans le stade et fait des saluts nazis sur une plage.
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Ce n’est pas la première fois que StreetPress parle de ces deux loustics. En septembre dernier, on avait déjà spotté Théo V., Alex T. et leurs comparses des MesOs, bien installés dans les tribunes du Stade de Reims. Lors de ce match contre l’AS Monaco, Théo V. avait été embarqué à la fin du match par la Bac. Placé en garde à vue pour « dégradations volontaires », « violences avec armes par destination » et projectiles, il a écopé d’un rappel à la loi et de six mois d’interdiction de stade.

En janvier 2022, sur Facebook, Théo V. avait menacé de mort un militant de gauche marnais, sous le pseudo Théau Dassler. La victime avait déposé plainte. / Crédits : Instagram RNJ51
Ce n’est pas son seul fait d’armes. En janvier 2022, sur Facebook, ce hooligan qui se cachait sous le pseudo Théau Dassler avait menacé de mort un militant de gauche marnais. Ce dernier avait déposé plainte contre lui.
Contacté et relancé pour savoir si les deux hooligans des MesOs sont membres du mouvement de jeunesse du Rassemblement National, le RNJ 51 n’a pas répondu à nos sollicitations.

Moralité : les hooligans néonazis comme Théo V. savent coller des affiches. / Crédits : Instagram RNJ51
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