À 13 ans, Bayass est envoyé en Côte d’Ivoire par sa mère. Enfant du 18e arrondissement de Paris, il découvre une autre vie à Abidjan. Jusqu’à la guerre en 2011 qui précipite son retour à Paris.
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« Je perds mon oncle, ma mère est en France, c’est la guerre dans le pays, je ne sais pas si je vais caner, c’est chaud là ! » Bayass, rappeur du 18e arrondissement, aperçu dans Nouvelle École sur Netflix, pose le contexte de sa vie en 2011. À l’époque, la Côte d’Ivoire connaît des violences terribles entre les partisans des deux concurrents pour la présidence : Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.
« Je suis resté terré dans la baraque pendant une semaine. Ce que j’entends, c’est trop réel. Ça tire de partout, c’est la guerre dehors. Devant la maison, il y avait des douilles, des obus, c’était chaud de ouf. »
En 2011, Bayass vit depuis quatre ans en Côte d’Ivoire. Au collège à Paris, il commençait à « faire le chaud ». Sa mère décide alors de l’envoyer au pays pour l’assagir. À Abidjan, il découvre les classes bondées, la difficulté à s’intégrer en tant que français et le travail des enfants.
« Ça m’a choqué de voir qu’il y avait des enfants plus petits que moi qui travaillaient. Pour moi, tous les enfants du monde allaient à l’école. »
Envoyés au bled est une série de témoignages de StreetPress. De la banlieue parisienne au Mali, à la Côte d’Ivoire et à la Mauritanie, elle raconte le parcours de trois jeunes envoyés dans le pays d’origine de leurs parents au début des années 2000. Le premier et le second épisode sont déjà disponibles.
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