2.665 migrants placés dans les 102 centres de répit qui couvrent le territoire. C’est le chiffre communiqué par le ministère de l’Intérieur, en exclusivité, à StreetPress. Le 21 octobre, soit quelques jours après le scandale des jets privés de la police au frontière et « l’appel des 800 » publié par Libération, le ministère de l’Intérieur a sorti de son chapeau une nouvelle mesure phare : les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO), plus communément appelé centre de répit. Le concept de ces nouveaux centres d’hébergement d’urgence ? Permettre aux réfugiés de pouvoir poursuivre leurs démarches, loin de Calais et dans de bonnes conditions, sur la base du volontariat.
Un dispositif qui tourne à plein
Jusqu’à présent, le gouvernement refusait de donner un quelconque bilan de ce nouveau programme. C’est aujourd’hui chose faite. Les chiffres du ministère sont complétés par un document établi par les associations de défense des migrants, que StreetPress a pu consulter.
Carte de France des CAO. /
Depuis octobre, les CAO ont accueilli 2.665 migrants, selon le ministère de l’Intérieur. Les associations en avaient recensé 2.379 (on n’est pas loin !). Des données collectées auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et de la préfecture du Pas-de-Calais. En tête des régions d’accueil d’après le document des assos : Midi-Pyrénées avec 15 centres de répit, suivie de Rhône-Alpes (14 centres) et Aquitaine (12 centres). A l’intérieur, 1.068 Soudanais, 397 Afghans et 302 Irakiens. « Ces informations ne sont pas exhaustives » précise Gérard Sadik de La Cimade, qui les a analysées sur son blog..
Nationalités des accueillis en CAO. /
Une mesure qui va dans le bon sens
Les centres de répit seraient aujourd’hui blindés, selon le document des associations. D’après eux, 517 personnes seraient en attente d’une place dans une CAO, dont 374 viendraient de la jungle. Cette information est démenti place Beauvau où l’on assure qu’à ce jour 500 places sont toujours disponibles. « Ce n’est pas saturé du tout ».
Les associations reconnaissent malgré tout que le dispositif va plutôt dans le bon sens : « Certains lieux sont utiles, c’est plutôt une bonne mesure, surtout comparée au placement en centre de rétention », souffle Gérard Sadik. Mais elles dénoncent un système désorganisé.
Ainsi récemment, un groupe de migrants de Calais, qui s’était porté volontaire pour rejoindre dans un centre de répit a pris la tangente au bout de quelques heures. La raison ?
« Ils pensaient qu’on les emmenait à Paris alors qu’en fait, ils se sont retrouvé en Haute-Vienne. »
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