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    15/06/2017

    Violences policières, point d'accès à l'eau et entrave à l'aide humanitaire

    Calais : Assos et exilés attaquent l'état et la police en justice

    Par Tomas Statius , Fatma Ben Hamad

    A Calais, le contexte est explosif. Les assos humanitaires ont décidé de s'unir et de déposer un référé devant le tribunal administratif de Lille vendredi 16 juin. De leur côté, neufs exilés saisissent l’IGPN pour des cas de violences policières.

    Trop c’est trop. 11 associations (1) qui interviennent à Calais auprès des réfugiés ont décidé de déposer un référé-liberté devant le tribunal administratif de Lille, vendredi 16 juin . Pas d’accès à l’eau, à des toilettes, à une distribution alimentaire, à une information réelle sur les droits, violences policières, entraves au travail des bénévoles, toutes dénoncent les conditions de vie « effroyables » des exilés et « le harcèlement policier »

    Le juge devra se prononcer sur les nombreuses atteintes aux droits fondamentaux des exilés soulevées par ces assos’. « Dans les documents qui lui sont transmis, il y a beaucoup de témoignages. Au moins une cinquantaine », explique Camille Six, de la Plateforme de soutiens aux migrants :

    « Exilés et bénévoles racontent ce que c’est une journée à Calais. »

    Une situation qui s’envenime à Calais

    Comme StreetPress l’avait raconté, dans la ville côtière, la situation est électrique depuis le retour de plusieurs centaines d’exilés aux abords de l’ancienne jungle. De son côté, la préfecture du Pas-de-Calais fait tout pour compliquer la réinstallation des réfugiés et détruit chaque nuit leurs abris de fortune. Des agissements conformes aux instructions du ministère de l’Intérieur, qui veut empêcher les « points de fixation » dans la région.

    Les assos ne sont pas les seuls à voir rouge. Mercredi 14 juin, le Défenseur des droits s’était lui aussi ému dans un communiqué de presse de « cette sorte de traque » aux réfugiés qui se déroulent dans le Calaisis. « On espère que le juge prendra acte de ce contexte », conclut Camille Six.

    Violences policières

    Neuf exilés, en grande majorité afghans, ont également décidé de signaler des cas de violences policières auprès de l’IGPN. « Les associations n’ont fait qu’accompagner ces personnes », indique Solenne de la Cabane Juridique :

    « La décision de faire ce signalement vient d’eux. »

    Certaines de ces violences déjà été racontées sur StreetPress. Comme l’histoire de Ramidullah. « Ils [les policiers, ndlr] m’ont fait une balayette, je suis tombé sur le dos et ma tête a frappé le sol », raconte l’homme dans son témoignage :

    « Puis les policiers ont commencé à me frapper comme si j’étais un ballon de foot. »

    (1) L’Auberge des migrants, La Cabane juridique, Care 4 Calais, La Cimade, Gynécologie sans frontières, Help Refugees, Ligue des droits de l’Homme, Le réveil voyageur, Salam, Secours catholique Caritas France, Utopia 56

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