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    08/06/2011

    Bénédicte Brocard, membre du groupe de travail « Osez le clito » de l'asso féministe veut « libérer » le bouton rose

    Osez le féminisme: « Le clitoris n'est pas considéré à sa juste valeur ! »

    Par Maya-Anaïs Yataghène

    Pour le moment 764 personnes ont liké la page Facebook de «Osez le clito». Le 20 juin l'association Osez le féminisme frappera plus fort avec des affiches sur les murs de ta ville. Car le féminisme «c'est aussi un combat pour le plaisir».

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    Est-ce qu’aujourd’hui le combat féministe est surtout un combat pour le plaisir ?

    C’est aussi un combat pour le plaisir. On parle tout le temps de sexe mais pas de clito, ou alors mal. Par exemple, dans “le Guide du zizi sexuel”, on nous explique que le clito ça sert à faire pipi ! Pourtant c’est pas compliqué, ça ne sert qu’à une seule chose : “avoir du plaisir”. Et c’est cela qu’on tente d’expliquer à travers la campagne d’”Osez le clito”.

    Vous comptez dans le cadre de votre campagne accrocher une affiche géante de clitoris légendée « Libérons-le ». Qui prend le clitoris en otage?

    On en parle assez peu ou mal depuis des siècles. Ça vient pas de sortir. Il y a une vraie pression de la religion ou des cercles médicaux. Freud a fait beaucoup de mal au clitoris en disant que pour être adulte, la femme ne pouvait avoir de plaisir que par le vagin. Pour lui, le clitoris c’était enfantin. C’est ce que l’on appelle l’excision culturelle du clitoris, il n’est pas considéré à sa juste valeur ! Après, il y a aussi l’abomination de l’excision physique. Même si on sait désormais réparer un clitoris. 

    Et les nanas vaginales vous en faites quoi ?

    Ce qui est génial avec cette campagne c’est qu’on a découvert plein de choses. Comme par exemple, la taille du clitoris. C’est un organe qui outre le bouton que l’on voit fait 17 cm à l’intérieur. Il y a des tiges qui enserrent le vagin et des poches ventricules qui le pressionnent. Donc quand il y a compression du vagin, il y a plaisir clitoridien. En fait la distinction plaisir vaginal/plaisir clitoridien est assez fausse. Pour avoir du plaisir, il peut y peut avoir pénétration ou pas: l’important c’est de connaître son corps et les envies de sa partenaire, d’où cette campagne.

    Pourquoi vous n’avez pas demandé à Benoit Hamon, dont la boss d’Osez le féminisme est l’attachée de presse ce qu’il pensait du clitoris ?

    Et bien c’est une question qui ne s’est pas du tout posée car Caroline de Haas c’est une chose, la campagne d’Osez le clito ça n’a juste rien à voir. Benoît Hamon serait venu à une réunion du groupe de travail, on en aurait parlé ensemble, là c’est pas le cas. Nous on essaye d’interpeller l’ensemble de la classe politique. S’il y en a qui viennent, ce sera avec grand plaisir. Mais là on essaye d’abord de parler au grand public, et ensuite on ira démarcher les politiques.

    La campagne web Osez le clitoris


    Osez le clito n°1 par osezlefeminisme

    bqhidden. C’est ce que l’on appelle l’excision culturelle du clitoris

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

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