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    22/05/2024

    « Chouchou des grands-mères » et des chaînes d’info en continu

    Stanislas Rigault, le « corvéable à merci » d’Éric Zemmour

    Par Christophe-Cécil Garnier , Corentin Fohlen

    En seulement trois ans, Stanislas Rigault, 25 ans, réalise une percée fulgurante dans l’extrême droite française. Le porte-parole de Zemmour, débatteur préféré des chaînes d’info, est maintenant candidat aux européennes. Un costard savamment taillé.

    29 novembre 2023. BFM s’interroge en bandeau : « Faut-il parler de francocide ? » à propos de la mort de Thomas Perotto, 16 ans, à Crépol lors d’une soirée. Une victoire pour les Zemmouristes, qui martèlent depuis un an le terme censé désigner le meurtre d’un Blanc par une personne d’origine étrangère. Comme l’a maintes fois rabâché Stanislas Rigault. En 2021, les journalistes et les électeurs découvrent le porte-parole du parti Reconquête : un visage poupon qui ne se démonte jamais, pugnace à la limite de l’agressivité. « Pour les chaînes d’info en continu, c’est une pépite », estime Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef du média de gauche Regards, qui l’a rencontré quelques fois :

    « Il dit ce qui va exciter tout le plateau, susciter des polémiques et faire l’actu. »

    Les taxes, le wokisme, l’insécurité, l’immigration… Quand le présidentiable Zemmour se réserve pour les grandes interventions, Rigault porte la bonne parole. « En même temps, il n’y a plus grand monde à Reconquête », siffle un ancien du parti. Toujours utile, le minot de 25 ans – avec son sourire enjôleur et son look propret en toute circonstance – a fait son trou dans l’extrême droite française. Le gendre idéal version « préférence nationale ». Garen Shnorhokian, ex de Reconquête et journaliste au média d’extrême droite Livre noir commente :

    « C’est l’homme qui va au front. »

    Il a « contribué » à l’apparition de termes et concepts comme « remigration » ou « grand remplacement ». « Une guerre sémantique » nécessaire selon le concerné, assis dans un café du 7e arrondissement de Paris pour un expresso. Le cadre au col roulé Armor Lux est encore en campagne : il est sixième de la liste Reconquête menée par Marion Maréchal Le Pen pour les élections européennes, devant les influenceurs Jean Messiha et Damien Rieu. Sympa, disponible, le jeune homme enchaîne les sujets. Son téléphone en silencieux s’allume souvent, toujours très demandé par la télé :

    « Je suis disponible et je n’ai pas peur du débat. »

    Offensif mais rond

    Le « chouchou des grands-mères », le qualifient les journalistes Marylou Magal et Nicolas Massol, auteurs de : Extrême droite, nouvelle génération. Pablo Pillaud-Vivien souligne lui « son imperturbabilité » :

    « Il se prend des grosses polémiques dans le visage et t’as l’impression qu’il s’en carre. À l’extrême droite, quand je leur dis qu’ils sont racistes, ils ne me laissent pas faire. Lui, ça glisse comme l’eau sur les plumes d’un canard. »

    C’est Rigault qui se fait vilipender en octobre 2022 par Bruce Toussaint. Reconquête souhaite organiser une marche pour Lola, fillette de 12 ans assassinée à Paris, contre l’avis de ses parents. « C’est indécent ! », sort de ses gonds le présentateur devant un Rigault qui ne bouge pas d’un iota. « Il est assez bon pour dire que tout va bien malgré une situation compliquée », commente Pierre Meurin, député Rassemblement national (RN) qui a rapidement été de l’aventure Zemmour, avant d’ajouter :

    « Il est assez corvéable à merci, et c’est honorable. »

    En mai 2023, c’est lui encore qui réagit partout à la démission du maire de Saint-Brévin (44) à la suite de pressions et menaces venant de l’extrême droite, dans un contexte explosif lié à un centre de réfugiés. Reconquête a organisé les premières manifestations et Rigault affronte le bandeau de BFM : « Les Zemmouristes responsables ? » Son média training, il l’a peaufiné au fil des années, bien heureux de son nouveau costume de candidat aux européennes.

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    Stanislas Rigault monte son média l'Etudiant libre à même pas 20 ans : « C’était ouvertement assumé à droite. Personne ne se faisait tromper par la marchandise. » / Crédits : Corentin Fohlen

    L’Ices et l’Étudiant libre

    Mars 2019. Stanislas Rigault n’a pas 20 ans et entre à l’Institut catholique d’études supérieures (Ices), une école vendéenne fondée par Philippe de Villiers qui accueille les jeunes du coin comme les cathos-tradis de tout l’Hexagone (1). Lui y a « pas mal de copains » et l’endroit est à deux heures à peine du domicile familial. L’ancien gamin turbulent, qui s’est fait virer de quelques établissements ado (2), a trouvé sa voie : il monte l’Étudiant Libre, un journal papier. À l’époque, il n’y a que des canards « pour les “vieux”, genre Valeurs actuelles ou l’Incorrect », raconte Rigault en triturant un chapelet à son poignet. Le premier numéro rassemble sur la couverture sa désormais colistière Marion Maréchal Le Pen et le patron spirituel de sa fac Philippe de Villiers :

    « C’était ouvertement assumé à droite. Personne ne se faisait tromper par la marchandise. »

    Les étudiants interviewent Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella (RN), Jean Lassalle, le catholique Jean-Frédéric Poisson (LR)… Ou encore Jean-Marie Le Pen dans son château de Montretout.

    Le paternel Rigault, officier dans l’armée, lui aurait transmis un « amour du pays », raconte celui qui l’a progressivement « transformé en élément politisé ». Enfant, le petit Stanislas enchaîne les cérémonies militaires. À 14 ans, il fait son stage de troisième dans le Vaucluse (83) chez le député-maire xénophobe Jacques Bompard, poursuivi alors par la justice pour une affaire de prise illégale d’intérêts. « Ça s’est bien passé ! Je pense qu’il devait considérer qu’il faisait partie de la même famille politique que moi », indique à StreetPress l’ancien édile désormais inéligible.

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    Au fil de ses années, Stanislas Rigault a enchaîné les mentors d'extrême droite : le maire Jacques Bompard, le conseiller Patrick Buisson et enfin Eric Zemmour. / Crédits : Corentin Fohlen

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    Miroir, mon beau miroir... / Crédits : Corentin Fohlen

    Salade Tomate Oignons

    L’initiative de l’Étudiant libre plaît. Stanislas Rigault est invité par des médias de la mouvance comme Radio Courtoisie ou TV Libertés. Après la droite, c’est la gauche qui lui propose d’intervenir : Salade Tomate Oignons le reçoit une dizaine de fois à partir de 2019. Désormais sur la chaîne du Média TV, le talk est à l’époque diffusé sur le site confidentiel de VL-média, mais certains extraits cartonnent sur YouTube. « C’était le quartier », rembobine le présentateur, Kamil Abderrahman. Livraison de kébabs en direct, le beau-frère de Kamil qui débarque « en kami après la mosquée », Rigault participe à tout, y compris à un flirt en direct avec Ruby Nikara, l’influenceuse qui a vendu l’eau de son bain. « Stan » débat avec Aurélien Taché et Louis Boyard – désormais tous les deux députés Nupes – le syndicaliste-cheminot Anasse Kazib, ou la militante féministe Fatima-Ezzahra Benomar. C’est là aussi qu’il croise pour la première fois David Guiraud, actuellement député et « meilleur de LFI [La France Insoumise] en débat », confie-t-il.

    Les contradicteurs « de droite » n’y sont pas ménagés. « C’était l’inverse de Touche pas à mon poste (TPMP) », se souvient Rigault :

    « Il y avait trois mecs de gauche avec l’animateur “grande gueule” qui coupe la parole et défonce le mec de droite. Donc c’était un bon exercice. »

    C’est Garen Shnorhokian qui l’intègre à l’émission. « Je l’ai jeté dans l’arène même », se marre au téléphone celui qui est à l’époque consultant politique, futur candidat Reconquête aux législatives et désormais journaliste pour le média d’extrême droite Livre noir. « C’étaient les fachos de l’émission : Garen était le crieur et Stan le gars qui prend tout tranquillement. Il a toujours dit que celui qui crie est celui qui a tort », pointe l’animateur, Kamil Abderrahman.

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    En 2021, les journalistes et les électeurs découvrent le porte-parole du parti Reconquête : un visage poupon qui ne se démonte jamais, pugnace à la limite de l’agressivité. / Crédits : Corentin Fohlen

    À l’époque, Rigault serait « un expert marketing de tous les discours de droite », juge le présentateur. Il n’imagine pas le minot partir aux extrêmes chez Zemmour. « Et je lui ai donné du temps de parole », regrette Kamil, qui conclut :

    « Il m’a bien niqué je pense. »

    Montée en gamme

    Entre son premier et son dernier Salade Tomate Oignons, le jeune loup a changé de dimension. Il est désormais invité par Patrick Buisson, figure des droites extrêmes et ancien conseiller présidentiel de Sarkozy (2). Rigault l’aide même à faire sa communication sur Twitter et Instagram pendant « trois-quatre mois ». Il continuera ensuite d’avoir l’essayiste au téléphone jusqu’à sa mort, « sur la façon d’appréhender les études d’opinion, les sondages… » Sarah Knafo – alors discrète conseillère d’Éric Zemmour – a vent du partenariat et rencontre Rigault dans un bistrot de Saint-Germain-des-Prés. « Elle me propose de faire des notes pour Zemmour. » Le voilà à travailler ses émissions sur CNews :

    « De fil et en aiguille, on voit bien que c’est moins pour la chronique que pour l’idée d’une aventure politique. »

    Rigault est un grand fan : il est allé le voir deux ans plus tôt pour une séance de dédicace nantaise de Destin français, énième pamphlet du polémiste. Le jeune militant fait son trou dans l’équipe, avant d’être propulsé par Knafo à la tête de Génération Z, le mouvement de jeunes zemmouristes, en avril 2021. Les plateaux s’enchaînent. « C’était vraiment le petit jeune qui va défendre le bout de gras, celui qu’on envoie en première ligne », trouve François de Voyer, cofondateur et ex-intervieweur de Livre noir. Un ancien de Reconquête complète :

    « Il ne faut pas se tromper : Zemmour n’a pas besoin d’un responsable jeune, mais de quelqu’un pour l’incarner. »

    « Il n’y avait pas de porte-parole, pas de campagne et pas de partis. On était la vitrine d’un truc et il n’y avait pas d’arrière-boutique ! », raconte Loup Bommier, le premier (jeune) maire à avoir soutenu le pas-encore-candidat Éric Zemmour. Rigault prend de la place. Au meeting, le voilà « entouré de groupies, de fans, des gens qui lui demandent des selfies… », se rappelle l’ancien de Livre Noir :

    « Ce n’étaient pas les culottes qui volent, mais pas loin ! »

    « Tout le monde le prenait pour le petit gars qui fait le sale boulot et c’est lui qui a pris les lauriers de la campagne », sourit un journaliste politique qui a couvert Zemmour.

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    Caméléon. / Crédits : Corentin Fohlen

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    Sympa, disponible, le jeune homme enchaîne les sujets. Son téléphone en silencieux s’allume souvent, toujours très demandé par la télé. / Crédits : Corentin Fohlen

    Agressions

    Il y a bien eu quelques couacs, comme un tweet en juillet de Génération Z qui utilisait des photos de victimes d’attentat accompagnées du mot-clé « #nosviescomptent » à des fins électorales – supprimé après une plainte. Ou quand sur Telegram, les néonazis Les Vilains Fachos, auteurs de plusieurs menaces de mort, disent avoir été invités au QG d’Éric Zemmour par Stanislas Rigault. Quelques membres le connaissent de l’Ices. Le surnommé « boy scout » assure que non :

    « On n’a pas de soucis avec la radicalité du côté d’Éric Zemmour. On assume beaucoup de positions pour ne pas avoir à en inventer de nouvelles. »

    L’étudiant est surtout « devenu autre chose qu’un porte-parole jeune », selon le maire Loup Bommier, après son embrouille avec Alexis Corbière sur le plateau de Face à Baba. L’émission de débats d’Hanouna pour les élections présidentielle met à l’honneur ce soir-là Eric Zemmour. Le député LFI qualifie Rigault de « petit apparatchik ». Lui renvoie bravache sous les yeux de son chef de file :

    « 2022, c’est fini pour vous l’Assemblée. »

    Zemmour jubile. Mais le pari est perdu aux élections législatives quelques mois plus tard. Rigault, parachuté dans le Vaucluse, récolte 10%. Alexis Corbière est lui élu au premier tour avec 62% en Seine-Saint-Denis.

    Ces multiples coups d’éclats ont le mérite de le faire connaître du grand public. Mars 2022, à la sortie d’un meeting Reconquête à Metz (57), Stanislas Rigault se fait identifier par une dizaine de jeunes à l’extérieur de la gare. Ils le filment, l’insultent, et postent la vidéo sur TikTok avec écrit : « Le raciste de TPMP. » « Des amis me la montrent alors qu’on est au bar. Un copain du RN m’a même dit : “Mais c’est quoi cette dinguerie”. » Ça ne lui aurait « pas fait grand-chose », il n’a d’ailleurs pas tweeté immédiatement sur l’histoire :

    « Faut pas faire la vierge effarouchée. J’ai un peu de mal avec les types qui s’engagent, le font en conscience et vont en faire des caisses sur ce qui leur arrive. Malheureusement, c’est un peu les nouvelles règles du jeu quand on s’expose. »

    Avril 2024, au sortir d’une soirée à 22h alors qu’il attend « un VTC avec un pote », nouvel esclandre. « Huit personnes sont arrivées pour chercher des noises », indique-t-il. Ils le traitent de « facho » et de « nazi ». Une femme lui crache dessus. « Pas de coups violents ou d’agression. C’était plus emmerdant qu’autre chose », évacue Rigault.

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    « Tout le monde le prenait pour le petit gars qui fait le sale boulot et c’est lui qui a pris les lauriers de la campagne. » / Crédits : Corentin Fohlen

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    « J’espère que je ne suis pas juste le jeune de Zemmour qu’on envoie pour se faire tabasser. » / Crédits : Corentin Fohlen

    Et quand il s’inscrit dans son club de rugby parisien l’année dernière avec son ami et vice-président de Génération Z Hilaire Bouyé, l’arrivée a « gêné » des joueurs. Certains ont annoncé ne pas vouloir jouer avec lui. « Si les mecs veulent me défoncer sur le terrain parce qu’ils n’aiment pas mes idées, c’est le jeu, ça arrive », évacue le demi de mêlée. Il blague :

    « S’il y avait autant de gens qui veulent me péter la gueule que de gens qui m’insultent sur Internet, je serais en fauteuil roulant. »

    De futur Bellamy à Bardella inachevé

    Pour les élections européennes, il fait toujours le boulot sans toutefois être tant offensif envers les concurrents, comme François-Xavier Bellamy, là où Marion Maréchal Le Pen et Damien Rieu attaquent à tour de bras la tête de liste Les Républicains (LR) et « l’islamodroitisme » du parti. Contre le RN, Stanislas Rigault est également « un des moins véhéments, un de ceux qui a compris que c’était dommage de créer une hostilité », pense le député frontiste Pierre Meurin. En 2022, il est « l’un des seuls » à faire « une vraie campagne médiatique » pour Le Pen au second tour, pointe-t-il encore. À l’époque, Jordan Bardella lui propose même de rejoindre le RN. Rigault refuse. « Il ne vient pas d’un mouvement politique à l’origine, donc il a autant de copains chez LR qu’au RN », rappelle François de Voyer :

    « Il fait partie de cette génération qui sait qu’elle va être majoritaire dans les prochaines années. »

    De l’avis d’un ancien Zemmouriste, Rigault est surtout la synthèse « de l’évolution de Reconquête et de son échec ». « Ils avaient un boulevard en surfant sur la chute des LR, et ils se sont plantés en courant après le RN. » Stanislas Rigault incarnerait « un recrutement dans la droite filloniste, un François-Xavier Bellamy en devenir » qui désormais « vend de la came sans discernement, façon Jordan Bardella » sur les plateaux. « Ils ont transformé le boy scout en commercial ! », assène l’ex-Reconquête. Une analyse loin de plaire à Stanislas Rigault, qui ne veut pas se faire enfermer dans un rôle :

    « J’espère que je ne suis pas juste le jeune de Zemmour qu’on envoie pour se faire tabasser. »

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    Le gendre idéal version « préférence nationale ». / Crédits : Corentin Fohlen

    (1) Une université également côtoyée par l’auteur de ces lignes.

    (2) Des faits révélés dans l’ouvrage écrits par les journalistes Nicolas Massol et Marylou Magal : Extrême droite, nouvelle génération

    Portrait écrit par Christophe-Cécil Garnier, photos par Corentin Fohlen.

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