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    23/05/2024

    « Moins d’éducateurs dans un quartier, ça laisse plus de place à la violence »

    Marie-Hélène Thoraval, maire anti-sociale de Romans-sur-Isère

    Par Lina Rhrissi

    Depuis le drame de Crépol, la maire Marie-Hélène Thoraval est devenue une spécialiste autoproclamée de la violence d’une jeunesse « ensauvagée ». Mais dans sa ville, les travailleurs sociaux la considèrent responsable des problèmes qu’elle dénonce.

    « La notion de communauté est une réalité sur le terrain, et je dis que si on ne prend pas garde, on va passer de quartiers communautaires à des quartiers ethniques, qui imposent leurs lois de par la culture d’origine qui est la leur », balance Marie-Hélène Thoraval sur LCI, le 24 avril 2024. En direct, à 8h du mat’, la maire divers droite de Romans-sur-Isère (26) reprend à sa sauce la théorie du grand remplacement promue par l’extrême droite. L’édile est la nouvelle coqueluche des plateaux télés depuis le drame de Crépol, le 19 novembre 2023. Une rixe dans un bal de pompiers où Thomas Perotto, 16 ans, a été poignardé par un adolescent du quartier populaire de sa ville : la Monnaie.

    Carré asymétrique gris argenté inamovible et ton impassible, la femme de 57 ans à la tête de la municipalité depuis dix ans répète sans relâche vouloir « civiliser » une partie de la jeunesse « ensauvagée ». De TF1 à CNews et passant par BFM-TV et RTL, la femme politique inconnue du grand public il y a six mois a multiplié les interventions médiatiques.

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    De TF1 à CNEWS et passant par BFM-TV et RTL, la femme politique inconnue du grand public il y a six mois a multiplié les interventions médiatiques. / Crédits : Capture d'écran

    StreetPress en a dénombré au moins 30 depuis le meurtre de Thomas. À Romans, ses opposants dénoncent sa récupération d’un drame et un discours qui divise les habitants. « C’est indigne de se constituer un programme politique sur le dos d’un enfant décédé », tonne Isabelle Pagani, conseillère municipale du groupe d’opposition Romans en commun. Sa connaissance du terrain ? « Une escroquerie intellectuelle. » Baisse drastique des subventions pour la jeunesse et l’éducation, fermeture d’une école à la Monnaie, climat de terreur…

    Travailleurs sociaux et militants locaux lui reprochent d’être en partie responsable des problèmes qu’elle dénonce. « Moins d’éducateurs dans un quartier, ça laisse plus de place à la violence », estime un salarié d’une association locale sous couvert d’anonymat. « Quand elle a pris le pouvoir, ces gamins avaient quatre ans ! Comment elle peut ne pas assumer ses responsabilités ? », tranche Mehdi Dehdouh, ancien élu d’opposition, qui a grandi à la Monnaie. D’habitude prompte à réagir aux questions des médias, Marie-Hélène Thoraval n’a pas souhaité répondre à celles de StreetPress.

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    Dans le quartier de la Monnaie, des anciens bavardent tranquillement. / Crédits : Lina Rhrissi

    « Elle a coupé les passerelles qui permettaient de relier la Monnaie à Romans »

    À la Monnaie, Walid, 40, ans, sirote son allongé sous les parasols du Tropical, resto du coin où le kebab est à cinq euros. Pour le père de famille, les interventions télévisuelles de « la Thoraval », comme certains habitants l’appellent, ont amené « du dégoût vis-à-vis d’elle ». Selon le Romanais, elle a utilisé le drame de Crépol « pour faire du buzz ». « Peut-être qu’elle veut monter plus haut au niveau de l’État, mais en racontant des conneries, non, ça je ne suis pas d’accord ! » Il admet qu’une poignée de gamins « foutent la merde », mais refuse qu’on mette tout le monde dans le même sac. Cinq mois après Crépol, la cité de Romans a de nouveau été meurtrie par une tragédie. Le 9 avril 2024, Zakaria, habitant de la Monnaie âgé de 15 ans, est tué à l’arme blanche après s’être interposé lors d’une altercation. Cette fois-ci, Marie-Hélène Thoraval ne se rend pas à la marche blanche en hommage à l’adolescent, contrairement à celle en hommage à Thomas.

    Son absence a particulièrement marqué ses administrés. « Elle sait très bien que la plupart des jeunes du quartier ne votent pas, donc elle en profite », analyse le quadra volubile Walid. « Ses prises de parole m’ont attristé. Elles avaient juste pour but de cliver les gens de la campagne contre les gens d’ici », complète Mehdi Dehdouh, un ancien de la Monnaie qui a fait partie du groupe d’opposition Passionnément Romans :

    « C’est quelqu’un qui ne connaît pas la richesse du quartier. Elle a coupé toutes les passerelles qui permettaient de relier la Monnaie à Romans. »

    « Elle a un positionnement qui la coupe d’une partie de la population, mais c’est un choix assumé de sa part », ajoute David Buisson, élu Les Écologistes au conseil régional. Pour ce chef d’un service de prévention spécialisée, par ailleurs entraîneur au sein du club de rugby où jouait Thomas, la maire est « populiste » mais n’apporterait aucune solution concrète pour les jeunes.

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    Pour David Buisson, élu Les Écologistes au conseil régional, la maire est « populiste » mais n’apporterait aucune solution concrète pour les jeunes. / Crédits : Lina Rhrissi

    Moins de flouz pour le social et l’école

    Dès son arrivée à la mairie de Romans-sur-Isère en 2014, la libérale Marie-Hélène Thoraval a serré les vis. Haro sur le social, l’associatif et l’éducation. Pour renflouer les comptes, celle qui a été prof dans des écoles de commerce supprime 40% des subventions aux associations, dont les Maisons des jeunes et de la culture (MJC). « Ce sont des financements qui ne sont pas à la hauteur de ce qui se fait en France ! Avec les faibles moyens que la mairie nous donne, on ne peut avoir que trois salariés sur l’animation jeunesse pour une ville de 30.000 habitants, dont 4.000 jeunes », témoigne un employé d’une association locale, qui préfère garder l’anonymat. En 2021, Marie-Hélène Thoraval a également décidé de municipaliser le service prévention, qui était assuré de longue date par les éducateurs de l’association Sauvegarde 26. « Les gamins avaient confiance en eux. Avec les nouveaux, c’est très compliqué et il y a un gros turnover », explique ce travailleur social.

    À LIRE AUSSI : La mairie de Saint-Denis veut moins de pauvres dans son centre-ville

    Autre coup de canif’, la maire baisse les budgets des écoles maternelles et de l’école primaire, qui passent de 42 euros et 47 euros dans les quartiers prioritaires à 30 euros par enfant. Des enseignants ont dû renoncer aux manuels. « On a bossé autrement. On fait des photocopies, des parents vendent des gâteaux au marché pour acheter des livrets d’exercices… », rapporte un membre du personnel éducatif qui ne souhaite pas donner son identité (1). Trop vétuste, la seule école maternelle de la Monnaie a été fermée plutôt que d’être rénovée. « La mairie a fait le choix de dispatcher les enfants. C’est un peu le bazar parce qu’il y a beaucoup d’élèves. Pour les familles, c’est plus loin. Les ajustements ne sont pas simples. »

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    Le 19 novembre 2023, Thomas Perotto perd la vie lors d'une rixe dans un bal de pompiers, poignardé par un adolescent du quartier populaire de sa ville : la Monnaie. / Crédits : Lina Rhrissi

    À quelques rues du Tropical, les amis Tariq, Hicham, Younès et Mohamed jouent aux cartes dans un salon de thé. Ces anciens de la Monnaie ont pris des logements dans le centre-ville dès qu’ils ont commencé à gagner plus d’argent. L’enclavement et la mauvaise réputation de la cité poussent ceux qui le peuvent à la quitter. « La maire a une grande responsabilité », pense Tariq, 38 ans, employé dans la logistique. Le jeune papa dont le fils vit à la Monnaie, chez sa mère, avait voté pour l’édile afin d’avoir « du changement ». Il regrette. Après dix ans de mandature de droite, les quatre Romanais ont le sentiment que le climat social de leur ville s’est dégradé. « Avant, les jeunes étaient encadrés. Maintenant, il n’y a même pas une équipe de foot. Quand ils sortent de l’école, ils n’ont pas d’autres activités à faire que traîner au quartier », conclut Tariq. Marie-Hélène Thoraval estime pourtant que la Monnaie n’a pas à se plaindre. Elle affirme que « 150  millions d’euros » auraient été investis dans le quartier depuis 2014, mêlant dans son calcul les rénovations urbaines de l’Anru aux aides du département. « Personne n’est aussi bien traité… Difficile d’entendre parler d’abandon », dit-elle au Journal du dimanche (JDD) bollorisé.

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    Le 3 décembre 2023, la maire fait la Une du Journal du dimanche. « Les témoignages des victimes étaient particulièrement explicites, notamment lorsqu’ils parlaient d’attaquer des “blancs” », peut-on y lire. / Crédits : Le Journal du dimanche

    Madame punchline et climat de terreur

    C’est au début du siècle que Marie-Hélène Thoraval a découvert les quartiers résidentiels de Romans. En 1999, son mari obtient un poste dans une entreprise d’agro-alimentaire dans la Drôme. Ils quittent la Normandie où elle a grandi, dans une famille d’agriculteurs du Cotentin (50). Diplômée en commerce et en management, cette « amie fidèle » d’Édouard Philippe entre en politique par les cercles juppéistes. Elle se présente une première fois à la mairie en 2008, échoue et devient chef de l’opposition au conseil municipal. « Elle avait déjà une attitude très agressive », se souvient Isabelle Pagani, alors conseillère municipale de la majorité socialiste.

    En parallèle, Marie-Hélène Thoraval est la suppléante du député de l’UMP Gabriel Biancheri, qui décède en plein mandat. Elle devient députée par défaut en 2010. Fréquenter les couloirs du palais Bourbon n’est pas pour lui déplaire. L’ambition la gagne. La même année, le maire Parti socialiste (PS) de Romans Henri Bertholet cède la main à son premier adjoint deux ans après avoir été élu. Les Romanais goûtent peu ce qui leur semble être une manœuvre politicienne et sont lassés par 37 années de gauche au pouvoir. Marie-Hélène Thoraval sent le vent tourner. Mais sa personnalité autoritaire n’enchante pas tout le monde : son parti refuse de l’investir. Qu’à cela ne tienne ! Théâtrale, elle rend sa carte de l’UMP devant les journalistes et présente sa propre liste, « indépendante de tous les partis ». Même ses ennemis lui reconnaissent son art de la formule, comme Isabelle Pagani :

    « Elle sait trouver de bons slogans. »

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    Les Romanais rencontrés par StreetPress reconnaissent un embellissement de la ville. Huit sculptures de chaussures géantes ont poussé un peu partout pour rendre hommage au passé industriel de Romans. Mais ils sont également nombreux à dénoncer un nouveau climat de terreur. / Crédits : Lina Rhrissi

    Quand elle enfile l’écharpe tricolore en 2014, elle passe à l’action ni une ni deux. La baisse des subventions s’accompagne d’une hausse des moyens alloués à la sécurité : les effectifs de police municipale ont triplé depuis dix ans. Les associations qui s’entendaient bien avec la municipalité précédente sont visées. En 2015, la Maison de la nature et de l’environnement (MNE) doit quitter son local historique. Les militants associatifs se mobilisent. Sans succès. « On a squatté la MNE pendant deux semaines, on a organisé des casserolades devant la mairie… Elle nous a comparés à des zadistes », rembobine une Romanaise qui était bénévole à la MNE. Quand les salariés de la maison de quartier Coluche, dans le quartier de Méannes, envahissent le conseil municipal pour protester contre la baisse de leurs subventions, l’édile choisit d’en supprimer l’intégralité. Quelques semaines plus tard, la maison de quartier met la clef sous la porte.

    « Ça a été terrible humainement », raconte Éric Exbrayat, clope roulée au bec. Le musicien de 47 ans était bénévole à la structure tandis que sa compagne était salariée. « Ma nana a fait une dépression. Tout est parti en morceaux, [Thoraval] a tout pété… » Aujourd’hui, l’activiste, qui était toujours partant pour une action militante, est blasé :

    « Elle nous a usé la tête. C’est impressionnant de tomber sur quelqu’un qui n’entend rien à ce point. »

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    La maire a inauguré en 2019 un nouveau parc dans le centre-ville, avec étendues vertes et fontaine à jets d’eau. / Crédits : Lina Rhrissi

    Sa politique anti-sociale et sécuritaire satisfait pourtant une majorité d’électeurs puisqu’elle est réélue pour un second mandat en 2020. Les Romanais rencontrés par StreetPress reconnaissent un embellissement de la ville depuis l’arrivée de « la Thoraval ». La maire a inauguré en 2019 un nouveau parc dans le centre-ville, avec étendues vertes et fontaine à jets d’eau. Huit sculptures de chaussures géantes ont poussé un peu partout pour rendre hommage au passé industriel de Romans… Mais ils sont également nombreux à dénoncer un nouveau climat de terreur. Peu acceptent de parler à visage découvert. Selon nos informations, Marie-Hélène Thoraval aurait appelé à trois reprises le rectorat pour se plaindre d’une enseignante de sa ville engagée à gauche, trop activiste à ses yeux. Autre exemple, depuis un an, un collectif de commerçants s’oppose au projet de la maire qui souhaite végétaliser une place où se garent leurs clients. En août dernier, ils ont tous reçu un courrier d’un « corbeau » que StreetPress a pu consulter. Un certain « comité de défense des habitants » les menace d’appeler au « boycottage » (sic) de leurs adresses « s’ils persistent dans leur démarche ». Ambiance.

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    Depuis un an, un collectif de commerçants s’oppose au projet de la maire qui souhaite végétaliser une place où se garent leurs clients. En août dernier, ils ont tous reçu un courrier d’un « corbeau ». Ambiance. / Crédits : Lina Rhrissi

    La « maire courage » des médias Bolloré

    Sa gestion sociale locale n’est pas un frein à sa nouvelle popularité. Romans-sur-Isère a été au centre de l’actualité et a saturé l’espace médiatique pendant plusieurs semaines. Une vague sur laquelle la maire a surfé. « Les familles demandent une fermeté sans appel de la justice et que le caractère raciste des attaquants soit pris en compte ! », clame-t-elle au micro de RMC neuf jours après le drame. « Les témoignages des victimes étaient particulièrement explicites, notamment lorsqu’ils parlaient d’attaquer des “blancs”. Et très honnêtement, disons les choses, qui a été surpris ? », sous-entend-elle ensuite au JDD. Et tant pis si cette version a été démentie par les premiers éléments de l’enquête, qui montrent que les jeunes de la Monnaie n’étaient initialement pas venus pour se battre. En conséquence des faits tronqués et du tapage médiatique, 80 militants d’extrême droite font une descente raciste dans le quartier de la Monnaie. Mais la maire n’a aucun mot pour ses administrés et se contente de dénoncer des « méthodes d’intimidation un peu aveugles ».

    La stratégie de la visibilité à outrance fonctionne. Elle a refusé la deuxième place sur la liste Les Républicains aux élections européennes. À l’approche du remaniement en janvier dernier, son nom circule dans la presse comme potentielle ministre dans le gouvernement Attal. Un mois plus tard, à l’Assemblée nationale, elle remporte le prix de « l’élue locale de l’année 2023 » décerné par le Trombinoscope. Le 16 mai 2024, elle est reçue au ministère de l’Intérieur par la secrétaire d’État à la ville Sabrina Agresti-Roubachi pour discuter délinquance.

    La quinquagénaire qui s’autoproclame porte-parole de la « France silencieuse » et dit « tout haut ce que beaucoup pensent tout bas » estime que le Premier ministre n’y a pas été « assez fort » lors de son discours de politique générale – pourtant très répressif vis-à-vis de la jeunesse. « Il faut les civiliser car ils sont vraiment en dehors de tout système », lance-t-elle sur Europe 1. Elle propose d’instaurer l’internat dès le primaire ou de punir pénalement les parents démissionnaires.

    Des formules chocs plébiscitées par les médias du milliardaire Vincent Bolloré que sont CNews, Europe 1 et le JDD. Sur le « Fox news français », on l’introduit désormais comme la « maire courage ». Ce tournant à la droite de la droite se ressent dans la ville : en février, Thoraval a fait déprogrammer l’humoriste franco-marocain Yassine Belattar, détesté par l’extrême droite, du théâtre municipal. À l’inverse, le 4 avril 2024, elle n’a pas bronché quand la candidate du parti Reconquête aux élections européennes Marion Maréchal Le Pen est venue rendre hommage aux victimes d’un attentat meurtrier perpétré par un réfugié soudanais il y a quatre ans. « Elle a absorbé les voix du Rassemblement national à Romans », fait remarquer le musicien Eric. Pour la première fois, en 2020, le parti de Marine Le Pen n’a pas présenté de candidat aux municipales. « De toute façon, tu veux qu’ils se placent où ? Elle a déjà une politique d’extrême droite. »

    (1) À force de courriers envoyés à la mairie, les écoles de Romans-sur-Isère ont finalement obtenu que leurs budgets soient à nouveau revus à la hausse à partir de septembre 2025.

    Illustration de Une de Nayely Rémusat.

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