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    20/12/2022

    #DrahiLeaks

    Trois médias indépendants s’associent pour enquêter sur l’empire de Patrick Drahi

    Par StreetPress

    Un groupe de hackers russes a mis en ligne des centaines de milliers de documents piratés à Altice, l’empire de Patrick Drahi, notamment propriétaire de SFR ou BFM. Reflets, Blast et StreetPress s’associent pour explorer ces leaks et enquêter.

    Patrick Drahi est un homme puissant. Il est le propriétaire de plusieurs compagnies de télécommunications à travers le monde : SFR en France, Hot en Israël, Portugal Télécom, Altice USA… C’est aussi un magnat des médias, actionnaire majoritaire de BFM, RMC (télé et radio), I24News et, un temps, de L’Express et Libé, à qui il est toujours rattaché. C’est le genre d’homme auquel il est déconseillé de se frotter. Le média indépendant Reflets.info en a fait l’amère expérience.

    Courant août, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice, l’empire tentaculaire de Patrick Drahi, après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets.info s’est le premier plongé dans cette mine d’informations. Début septembre, il publiait à partir de ces #DrahiLeaks une série d’enquêtes. La réponse de l’homme d’affaires est immédiate et brutale.

    Ses avocats attaquent le média au titre du secret des affaires afin de contourner le droit de la presse. Une loi mise en place sous Emmanuel Macron pour protéger les petits secrets des ultra-riches et des multinationales. C’est sur la base de ce texte que le tribunal de commerce, saisi par Altice, va censurer de manière préventive Reflets.info. Le média n’a, en théorie, plus le droit d’enquêter sur la 11ème fortune française.

    Mais les journalistes refusent de céder à la censure. Ils ont fait appel de la décision, se lançant dans une bataille qui pourrait durer des années. Et, désormais, ils ne sont plus seuls. Blast et StreetPress, deux autres médias indépendants, les ont rejoints. Depuis plusieurs semaines, nos journalistes épluchent ensemble les centaines de milliers de pages du leaks.

    Ce mardi 20 décembre, nous publions conjointement les premières révélations. Un coup de projecteur inédit sur les arrière-cuisines peu reluisantes de l’empire Drahi : optimisation fiscale ultra-agressive, rémunérations délirantes, réseaux d’influence et copinages… À partir de 9h ce matin, nous mettrons chaque heure une nouvelle enquête en ligne. Nous ne cherchons pas le scandale mais l’information. Nous avons laissé de côté toute divulgation d’éléments de la vie intime de la famille du milliardaire. Patrick Drahi est un personnage public possédant des médias, influant d’une manière forte sur la vie des Français, vivant en grande partie sur des crédits et de l’argent public. Nous ne nous plaçons pas au-dessus de la justice et l’éventail des possibilités de poursuites à notre égard est très large pour le magnat des médias. Mais nous ne pouvons accepter l’acte de censure qui consiste à invoquer le secret des affaires pour nous empêcher d’écrire. Ne pas résister à ce dictat serait laisser mourir un peu plus le droit d’informer.

    Antoine Champagne de Reflets, Mathieu Molard de StreetPress et Denis Robert de Blast

    Retrouvez nos articles au fil de la journée :

    9h : Le contrat qui aurait permis à Bourdin d’empocher 1,4 million d’euros sans trop se fatiguer
    10h : Comment Patrick Drahi s’est enrichi sur le dos de Libération
    11h : Bernard et Jacques Attali, les très chers amis de Patrick Drahi
    12h : Patrick Drahi, le milliardaire radin qui aime les robes tyroliennes
    13h : Teads : la licorne magique de Patrick Drahi
    14h : Bonnes œuvres : Patrick Drahi file 50.000 euros à Bernard-Henri Lévy
    15h : Altice USA se casse la gueule mais son patron empoche plus de 80 millions d’euros
    16h : Pas de frontières pour les Drahi et leurs 30 passeports

    Illustrations de Une par Caroline Varon.

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    Nous nous apprêtons à lancer la première plateforme d’enquête participative dédiée à l’extrême droite en France. Ce portail simple et sécurisé, permettra de collecter un maximum d’informations. Chaque citoyen pourra signaler la présence et les actions des groupuscules ou militants d’extrême droite.

    Jamais un média français n’a mis autant de moyens dans un projet d’enquête dédié à l’extrême droite. Nous travaillons au développement d’une plateforme sécurisée et nos journalistes vont pendant plus d’un an explorer la matière collectée. Nos spécialistes vont multiplier les enquêtes sur les violences de l’extrême droite, mais aussi ses sources de financement et ses appuis politiques. Nous proposons aussi de réaliser une cartographie interactive documentant de manière exhaustive les près de 150 groupuscules présents sur le territoire. Et enfin, nous réaliserons un manuel de riposte gratuit, proposant des pistes pour les combattre sur le terrain.

    Ce projet très ambitieux va coûter à StreetPress plus de 100.000 euros. Et comme nous ne pouvons pas compter sur l’argent de Bolloré, on a besoin de vous.

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